Journal d'un naufragé sur Elandryl.
Découverte d'une Terre isolée et de son éclosion.
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Edora : B12 Recueil de l'âme
Je me souviens encore de mon arrivée sur le pic d'Elandryl. Notre bateau s'était égaré sur le vaste Océan quand il nous sembla apercevoir une trouée entre le ciel et les vagues démontées. En bons marins, nous nous sommes dirigés droit sur lui pour nous mettre à l'abri. C'est trop tard que nous avions réalisé notre erreur, inexorablement le courant nous amena nous fracasser sur les berges du rocher. Tout au plus, nous pûmes sauver nos vies et quelques affaires. Nous étions une trentaine et aucun d'entre nous ne pouvait se vanter de savoir à quoi s'attendre.
Nos débuts furent difficiles, des batailles eurent lieu entre nous et les habitants jusqu'à ce qu'une trêve soit conclue. Nous n'eûmes même pas besoin d'enterrer les morts, ceux-ci semblèrent s'évaporer dans l'air ambiant. Il n'existait aucune organisation si ce n'est la loi du plus fort, les faibles disparaissant tout simplement.
Cette situation nous laissant à la merci de la malchance, nous réformèrent l'organisation. Cela nous prit des années, mais nous avions la vie devant nous pour le faire.
Parallèlement, nous avons développé l'agriculture selon nos connaissances et ce que nous avions sous la main. Nous avons aussi découvert de drôles de petits fruits, très sucrés et très consistants. Il n'existait que quelques arbres sauvages. Nous nous targuons d'en posséder maintenant un vaste espace clos, que chacun prend la peine d'entretenir, car c'est notre subsistance à tous. L'Océan nous gratifie de ses bienfaits avec des plantes marines au goût relevé ainsi que quelques écrevisses très appétissantes. Notre vie, très rustique, s'est améliorée avec le temps et les afflux divers. Ainsi, tout récemment un grand mage d'Edora a décidé de s'exiler volontairement en notre sein. Il ne savait pas à quoi s'attendre, mais sa venue nous fit du bien. Jusqu'à présent, les malades étaient la plupart du temps condamnés à trépasser faute de soins adéquats.
Notre communauté ne cesse de s'agrandir avec les nouveaux arrivants, qu'ils soient offerts par l'Océan ou par les joies de la Nature.
Ce qui commence à poser un problème sur les décisions à prendre. Nous devons éviter que des clans ne se forment et que la barbarie ne se réinstalle. Nous étudions un moyen de mettre en place une synergie constructive.
Cette nuit, je n'ai pas eu de cauchemars, j'ai rêvé de paroles étranges. A l'aurore, le choix s'offrira de dévoiler le fond de son âme à travers la Décision. Car si l'on a pu faire de ce lieu un véritable paradis où il fait bon vivre, nos nuits sont hantées de la douleur des âmes gardées prisonnières par le Gardien. Elles nous supplient de les libérer. Mais comment pourrait-on alors que nous sommes, comme elles, prisonniers de cette cage dorée.