Ce livre fait partie, avec la mystérieuse Bible des Ombres des deux reliques manuscrites sacrées de la Legio Ombrae. On dit que le Congrès des Sages s'est réuni autour des hauts dirigeants religieux Ombrae au cours du Concile de Nebullia pour rédiger ce manifeste qui devait être mis en application lors de la révolte des croyants.
Mise à jour : aucune.
Poids : 1
Prix d'achat : 10.000 Po
Baduk : E24 Le Berceau, G22 Imprimerie des Terres d'Argent
Kedok : I5 Mémorial des Gulr
CONGRESS SAPIENS
Introduction
Ce recueil de textes fut édifié aux suites du concile de Nebullia, qui réunit non seulement le Congrès des Sages, mais également toutes les institutions religieuses et militaires de l’empire du Keya. Les chefs de cette réunion extraordinaire décidèrent par la suite de favoriser la promotion de ce texte sur l’Eden.
Car il ne fait nul doute que nos intentions ne sont pas celles du mensonge, de la perfidie ou de la manipulation. Nous vous révélons l’apocalypse de ce monde telle qu’elle approche : il n’appartient qu’à vous de choisir votre camp : celui de cette institution si miteuse et si dégénérée, l’église, ou plutôt celui de la lumière et de la connaissance, Nebullia.
Déclaration de Gilmambor Saeculia Gulr aux peuples de l’Eden
« A tous ceux dont la noblesse d’esprit se traduit par une liberté de pensée de tous les instants, à tous ceux qui ne demeurent pas englués dans la manipulation mensongère la plus totale organisée par les plus hautes institutions de ce monde, voici ce que moi, Gilmambor Saeculia Gulr, je déclare en ce jour :
Réveillez-vous, vous qui dormez depuis trop longtemps déjà ! Ne voyez-vous pas la douloureuse engeance qui vous ronge, ne voyez pas quel est le véritable ennemi, dissimulé derrière l’écran de fumée de la soi-disant paix prônée ? Vous qui vous acharnez depuis toujours à nous combattre, à nous critiquer, à nous détruire, à nous annihiler, à nous tuer, à nous cracher dessus, contemplez l’étendue du désastre que vous avez causé. Depuis trop longtemps, vous menez le combat contre nous, tout en faisant abstraction que depuis toujours, nous sommes vos alliés les plus fidèles.
Voyez : l’église des Terres d’Argent se veut une sainte institution, prônant les valeurs de l’ancien panthéon, un ensemble de diacres réunis par les causes de la religion et de l’amour fraternel. Mais qu’en est-il véritablement ? Quels lourds secrets les prêtres vous cachent-ils ? Penchons-nous sur l’étude des textes régissant la Sainte Eglise, ces Tables du Culte, retrouvées il y a peu par Noraès et ses fidèles. Les valeurs et témoignages contenus dans ce livre sont nombreux, et tous témoignent de l’établissement d’un nombre certain de divinités, protégées par des gardiens surpuissants.
En vérité je vous le dis, ces personnages divins ne sont qu’une invention utopique et futile, imaginée par l’Eglise dans le but de manipuler vos esprits. Cette institution, jadis si brillante de par l’intellect de ses représentants, n’en est plus qu’une pâle ombre, une copie bâclée que rien ne saurait apparemment sauver. Aussi, lors de la venue de Noraès, elle a comprit le profit qui pourrait être fait afin de redorer son image, et a passé un pacte avec l’Archimage : la vérité, le contenu véridique des tables du culte ne sera connu que d’un nombre restreint d’initiés. Pour les autres… ils seront tels des enfants à qui on ment pour ne pas s’évertuer à expliquer les Mystères de la vie.
Vous savez déjà qui sont les vrais dieux, messires et princes, reines et gentes dames, infirmiers et sorciers : ceux-là même que vous avez pris pour des gardiens qui protégeaient les clés de l’Arc, leurs clés, leur Arc. Car enfin, vous tous avez vu de vos yeux la preuve de leur magnificence et de leur existence : comment pourrait-il exister divines créatures supérieures ? Certes, la question se pose du comment, comment moi, être surnaturel surgi d’un autre monde, je suis en mesure de soulever le voile opaque jeté sur les évènements théologiques. Je n’ai qu’une réponse : souvenez-vous de Raol, le dernier des 7, l’aigle d’or planant au-dessus de l’Eglise dans un but protecteur. Quand il a vu quel était le destin qu’il attendait, il s’est enfui, mais souvenez-vous surtout quels furent ses mots !
« Sachez que le trésor que vous cherchez a plusieurs significations : de la thèse originelle naîtront certainement des antithèses diverses. »
Cette citation se passe de tout mot. Sachez aussi que si vous nommez l’aigle d’or Raol, en Nebullia nous le nommons Keya. Sachez qu’il est père de tous les dieux, et qu’avec les 6 autres, il a fondé le temps et l’espace, la douleur et la mort, les mondes et la vie, l’amitié et la douleur. Ils sont le Tout et le Quand, et il ne saurait en être autrement. Ainsi, le Panthéon prôné par l’Eglise n’est qu’une vaine chimère…
Pourquoi ? Pourquoi cette institution, jadis si pieuse, si tolérante, si organisée, si brillante est-elle devenue cette organisation quasi-criminelle, si douée pour le mensonge et la tromperie ? Au plus profond de mon âme, je me le demande. A ceux qui me répondront qu’au vu de la langue originelle des Tables du Culte – lesquelles sont écrites dans un vocable ancien que plus personne ou presque ne connaît - , une erreur de traduction demeure possible, je réponds ceci : depuis que nous autres, , philosophes dévoués à la Cause des justes et des libres, amoureux de la parole et de la pensée avons rédigé notre nouvelle version des Tables, prônant la divinité des Gardiens, nous sommes perçus comme des ennemis par l’Eglise.
Pourquoi encore, une fois, s’il ne s’agit que d’une erreur toute bénigne de traduction, l’église ne prend-elle pas la peine de la corriger ? Pourquoi va-t-elle jusqu’à dénigrer, stigmatiser et exclure ceux qui ne demandent qu'à éclairer de leur lumière la voie assombrie de l'humanité ? En vérité, encore une fois je vous le dis : parce qu’elle tient trop à sa prétendue suprématie théologique pour admettre s’être trompée. Parce qu’elle a peur de nos textes révélant l’Apocalypse toute prochaine. Enfin, parce que pour rien au monde elle ne permettrait à ses fidèles de penser par eux-mêmes et de choisir librement leur dieu.
Mais loin de s’arrêter là, l’Eglise, lorsqu’elle a découvert quelle était notre version de ces Tables, a récemment entrepris la recherche du Berceau, lieu de repos éternel d’Eziak Gulr, dit le conquérant, l’un de mes ancêtres, celui qui jadis, après la guerre, apporta le savoir et la connaissance à vos aïeux, hommes de l’Eden. Cet acte à lui seul fait foi de guerre : depuis quand l’église, institution pieuse aspirant à la justice, à l’égalité et à la défense de la paix a-t-elle pour activité la recherche du trouble du repos des morts, et l’incinération des saintes reliques d’Eziak ?
Aussi, en vertu de mon statut d’Empereur immortel et légitime de Nebullia, de chef incontesté de la Legio Ombrae, de Sénéchal de l’Anima Templi, de Roi des Princes-marchands d’Oshgerrat, de Grand-Prêtre du Keya, et enfin d’héritier des Gulr, je déclare qu’à dater de ce jour et jusqu’à ce que la mort délivre cette déclaration, l’Eglise des Terres d’Argent devient notre ennemie. Tous les ressortissants de l’Eglise se verront chassés et punis de leur traîtrise ainsi que de leur engouement à la violence. Mais je précise toutefois qu’il leur sera accordé tribunal des plus équitables : car je ne suis pas homme de violence, et suis prêt à entendre leur défense, pour peu qu’elle existe.
Enfin, sachez pour terminer que notre cause n’est guère individuelle. A ceux qui le désirent, nous accepteront des alliés et des pactes dans la guerre sombre qui s’amène – car elle ne fait aucun doute. Quittons nos préjugés grotesques, abandonnons nos vieilles querelles fraternelles pour nous dresser, tous ensemble, vers le véritable ennemi, privatif de la connaissance, qui vous échut de droit inaliénable !
Aussi, je suis à l’écoute de tous propos qui pourraient m’être adressé, qu’ils soient batailleurs ou de soutien, pour peu que vous accordiez du crédit à mes mots. Bientôt, la guerre sera déclarée : il n’appartient qu’à vous de choisir votre camp : celui de la liberté pour les peuples, ou celui de l’esclavage intellectuel.
Errare Humanum est, perseverare diabolicum »
Genesia, thèse de Faliero
L’Avant.
A l’aube des deux mondes, et du souffle primitif, il fut le néant. Cette période durant laquelle rien n’eut été, avait duré une éternité. Et à travers l’étendue encore vierge, planait sans fin sur l’éternel, le premier esprit qui fut, Keya. Il avait été au commencement, car il en avait été le géniteur. Keya était l’esprit supérieur, essence même de l’espace, il avait été de l’Avant et serait de l’Après, alors de son infini grandeur, il fit le souhait de créer la vie.
De l’esprit qu’il fut, il fit imploser la matière. Du vide, émergèrent alors matière et lumière. Et son œuvre débuta. Durant plusieurs siècles, la matière qui avait naquît de sa seule volonté se répandit à travers l’espace, pour former les astres qui le comblent aujourd’hui. Alors il s’employa à les ordonner, et dans un acte d’infini complexité, il les fit coïncider pour atteindre la symétrie parfaite. Il avait commencé par établir l’ordre.
Et c’est au cœur même de son ouvrage, qu’il entreprit de répandre la vie. Quand il vint alors au centre de son œuvre, il fit paraître deux planètes parfaitement hétérogènes, dont la matière même différait. Elles seraient le berceau de sa création la plus précieuse : l’Homme. Alors il les survola toutes deux et commença par délimiter les continents, fit jaillir les monts, creusa les océans, et ensemença les terres. Puis il peupla terres et mers d’une faune incroyablement diversifiée : il avait instauré la nature et l’ordre sur les deux mondes.
Mais avant de créer l’Homme, Keya prit le soin de faire jaillir la lumière sur le premier astre, et d’induire le second d’une ombre impénétrable. Il avait créé l’Eden et Nebullia, au cœur même de son œuvre, où ses fils qu’il voulait pour compagnons allaient naître.
L’Après.
Alors enfin, il créa deux hommes, différents eux aussi, qu’il fit naître dans les deux mondes distincts. Et lorsque enfin il regarda s’épanouir et évoluer sa progéniture au sein de l’environnement qu’il leur avait confié, il s’évapora, comme le seul esprit qu’il eut été et qu’il sera toujours.
Ainsi Keya, père des mondes et de la vie, créa. "
La Voie
Afin de pouvoir retrouver le mystère et que s’accomplissent les prophéties, voici ce que les Anciens révèlent :
En Eden les trolls l’ont poussé, en Eden il a dû se cacher,
De Baduk il est devenu le père, insufflant en son cœur une nouvelle ère,
Il eût autre fois la puissance du roc, autant que l'intelligence de la forêt. Désormais il n’est plus qu’à mi-chemin, et l’œil qui voit tout surveille sa cache.
Incorruptible, le peuple Edenien la pourchassé, mais s’est heurté à celui qui a vu faire,
Nuseh de Guspay, l’alchimiste élitiste, d’apparence pessimiste. Talentueux et valeureux,
Esrt, vois-donc tes amis, vois comme ils sont sortis grandis de cette expérience. Vois … Comme tu peux être fier.
Il a régné en maître avant la révélation du Censor,
Il a consacré la fin de son existence à rendre à Nebullia son essor.
Il a fait de la terre un élément important, aussi puissant que ces cracheurs volants, et de leurs tourelles les Edeniens le surveillent.
Témoignant d’un sentiment récurent d’un travail inachevé,
Dernier représentant de l’ère archaïque, il est l’inconnu, il est l’oublié,
Tragique vérité, il fût en réalité un tyran que nous ne chanterons guère à la gloire d’antan.
Il a été celui dont les Ombres sont désormais fières,
Il a été le grand artisan de la construction de l’unification.
Aux abords des eaux a été érigé son tombeau, reflétant maintenant la lumière,
Enclavé tel un monument important, son instrument est encore transcendant. Et de l'Est vint la solution.
Celui qui aurait dû devenir Gulr vous observe avec raison.
Il n’est aucun repère, cependant, tout va de paire,
Simple dérision ? Notez-donc l’impact de cette douce érosion.
L’Héritier s’est révélé au monde de par ses capacités à fédérer le peuple des ombres,
La cohésion qu’il a apportée au sein de la cité l’a porté à la tête de cette légion.
Si proche des Edeniens, il leur tend encore la main, faisant fi de leur affront passé,
Face aux montagnes de l’Eden il se dresse, combattant encore de vieux démons, aussi nombreux que les composantes qui amènent à la solution.
Il est celui qui offre l’absolution, et en son esprit le Keya s’est installé,
Décidant du sort de chacun, il est le régent légitime de l’Eden comme des Ombres.
Il est le père fondateur de notre empire et de notre honneur,
Premier de la plus noble des lignées, son destin fût entaché par l’abandon de la vie.
Du nord il veille sur cette cité qui menace d'être submergée, par ailleurs immergé au cœur des flots Edeniens, il assiste désormais à l’accomplissement de notre tâche.
Témoin de la toute-puissance du Keya, il a décidé de consacrer sa vie en son honneur,
Grand visionnaire, il fût initié par l’Alchimiste aux « Secrets des Gulr ». C’est ainsi,
Qu’au cœur de l’infini, il travaille encore à l’ascension des ombres, et ce sans relâche
Qu’entre ces cinq Premiers, sois tracé le pentacle pointant vers le bas. C’est à l’intérieur de l’étoile de la connaissance faite dans le pentacle, en Gnose, que le secret sera.
L’apocalypse selon les Gulr
ORDO AB CHAO
Entendez, vous qui êtes sourds à ce douloureux présage. Voyez, vous qui demeurez aveugles devant l’immensité de ce message.
Il y eut un début, et il y aura une fin. Ca ne fait aucun doute, car tel est le cycle de la vie. Tout ce qui commence un jour doit s’arrêter pour que commence quelque chose d’autre. Le Keya nous a un jour donné ce monde, et il nous le reprendra. Nous périrons dans les flammes du monde que nous protégeons depuis toujours, frappés par les éclairs que lanceront les Cavaliers du Keya.
Car voici s’avançant, le Blanc, l’avide de conquête. Des morts, il formera une armée macabre, n’ayant pour seul but que la volonté du Keya. Il sera sa parole, et rien ne saura le faire taire. On lui donnera une couronne et il partira en vainqueur, et pour vaincre encore.
Suit le Rouge, celui qui annihilera tout espoir d’amitié, amenant la haine entre les frères. Il n’aura guère besoin d’armée, car ses mots seuls formeront les guerres. On lui donnera de bannir la paix hors de la terre, et de faire que l’on s’égorge ; on lui donnera une grande épée.
Et vient le Noir, celui qui détruira les récoltes. Ses batailles ne feront pas de sang, mais elles ruineront le monde, et les nouveau-nés périront sous son hégémonie. On lui donnera une balance, et il jugera de la faim du monde.
Enfin vient le pâle, celui dont la couleur est Pestilence. Maladie et Fléaux seront ses bras qui se noueront autour des forts qui survivront aux trois premiers. Il sera accompagné du Conquérant, et on le nommera la Mort.
Mais l’heure de leur funeste n’est pas encore arrivée : continuez donc, Païens, Perdus et Exilés, à contempler de vos yeux vides le monde que vous détruisez ! Car voila la vraie source du mal : l’Homme. Les cavaliers ne sont que la fin d’un cycle, mais l’Homme a fait l’autre partie. A l’aube des temps, l’Homme s’est élevé, animal au milieu des animaux. Prétextant de noblesse, il s’est arrogé le titre d’espèce supérieure, et a frappé de son empreinte ce monde alors vierge.
Est-ce là que tout commença ? Assurément. Voici quelles sont les racines du mal qui vous anéantira tous : vos ancêtres ! Aussi, à l’heure de la Fin, ne cherchez pas avec vos yeux terrorisés et hagards, ne scrutez pas autour de vous dans l’espoir de trouver quelconque criminel : car il n’est nul autre que vous.
Voici pourquoi le chant s’élèvera dans les airs. Voici pourquoi l’air se déchirera. Voici pourquoi les cieux s’obscurciront. Et dans ce cortège infernal, à l’heure de la Résurrection, résonneront les trompettes de l’Apocalypse, hurlant l’appel des Cavaliers du Keya.
Ordo ab Chao, l’ordre à partir du chaos : voici ce qui vous attend.