Recueil des mémoires de Zoroastre et des héros des terres argentées.
Publication : 06/09/2008.
Mise à jour : aucune.
Poids : 1
Prix d'achat : 6.660 Po
Kedok : I29 Arche d'alliance
ACTE II
Amertume
Tout ce que j’ai tenu jusqu’à présent pour le plus vrai,
Je l’ai appris des mes sens et par les hommes.
Or j’ai souvent éprouvé que ces êtres étaient faux,
Et il est de la prudence de ne jamais se fier à ceux
Qui nous ont une fois trompés.
Mais moi qui suis-je maintenant pour supposer
Que quelqu’un d’extrêmement puissant,
Et d’assez malicieux, emploie toutes ses forces
Et toute son industrie à me tromper ?
Un homme qui tâche d’élever sa connaissance au-delà du commun.
Dès lors et à jamais, je fermerai les yeux,
Je boucherai mes oreilles, je détournerai tous mes sens,
Et j’effacerai de ma pensée toutes les images détournées.
Alors enfin je sortirai du labyrinthe des idolâtres.
Maintenant que mon esprit est libre de tous soins,
Et que je me suis procuré un repos assuré
Dans une paisible solitude,
Je m’appliquerai sérieusement et avec liberté
A détruire tous mes anciens ennemis.
Par la main de Zoroastre, sur le registre d’une Assemblée
Sombres pensées
La rosée, annonçant l'aube, brillait sous la lune encore lumineuse en cette fin de nuit. Ses rayons perçaient la fine toile qui tenait lieu de rideau dans la petite chambre d'une auberge dépérie de Boudok, largement indigne de son occupante, car Potesta elle-même sommeillait dans ces draps. Elle avait chevauché durant la journée entière, et bientôt, elle serait forcée de s'arracher de ce lit étroit mais reposant pour continuer sa route et sa mission.
Et derrière ses yeux clos se déroulait une scène inimaginable pour celui qui aurait contemplé son visage crispé dans une expression de quiétude imperturbable.
Elle planait dans le vide, et tombait, tombait à n'en plus finir, vers d'insondables abysses. Le rêve se brouilla.
Puis s'éclaircit. Et la jeune femme apercevait clairement une scène, des environs, un véritable décors qui avait pris la place des ténèbres impénétrables qui s'étendaient à perte de vue quelques instants plus tôt.
Quelque chose clochait, aucun doute.
De hauts murs se dressaient de part et d'autre de la pièce où Potesta se trouvait, de hauts murs de pierre noire, dépourvue de la moindre fioriture. Des pas résonnaient dans l'obscurité, provenant d'un escalier en colimaçon caché derrière un pan de mur. Puis une haute silhouette, entièrement recouverte d'une toge à capuche qui camouflait entièrement ses traits, apparut, sans un mot. Et d'autres la suivirent, jusqu'à ce que sept de ces créatures soient présentes.
Elles se réunirent au centre de la salle, et commencèrent à murmurer entre elles, d'une voix froide, et pourtant mélodieuse, comme si elles fredonnaient une mélopée. Incapable d'entendre la discution, et terrifiée à l'idée d'être vue, Potesta restait terrée dans un coin, ignorée de l'assemblée.Néanmoins, un détail attira son attention, comme si les silhouettes lui étaient familières, si elle avait déjà entr'aperçu leur port, leur stature. Malgré elle, elle tendit la tête pour mieux les voir et soudain, elles s'interrompirent en un instant, et toutes se tournèrent vers la jeune femme recroquevillée contre un mur ; leurs capuches étaient si larges qu'elles cachaient leurs traits, même tournés vers elle. Elle ne pouvait distinguer qu'un seul visage, celui de l'encapuchonné le plus proche d'elle ; et elle découvrit le visage de son compagnon, Zoroastre lui même !
N'y tenant plus, plongée dans l'effroi, elle ouvrit la bouche pour crier, mais aucun son ne s'en échappa. Alors qu'ils avançaient vers elle, elle bascula en arrière, replongeant dans les ténèbres insondables en hurlant.
Elle ouvrit les yeux, cligna plusieurs fois, puis secoua la tête dans un effort vain de rassembler ses idées et d'arrêter de trembler. Elle finit par se redresser, pour constater que la chambrette sentait le souffre et était emplie de fumerolles verdâtres. Comme elle n'en avait pas vu depuis longtemps, si longtemps...
Elle attrapa son journal sur la table de nuit et y écrit quelques mots.
Soudain désireuse de partir au plus vite, Potesta sauta du lit, s'habilla et, remarquant la persistence de l'odeur de souffre, elle pensa « Cette pièce est dans un sale état ... Il me faudrait dédommager ce pauvre aubergiste, tout de même». Elle sortit de son sac une gravure dédicacée de Zoroastre, la déposa sur le lit, et sauta hors de la chambre par la fenêtre, pour aller au plus vite retrouver son cheval à l'écurie voisine.
Potesta
Aux Fils de l’Homme
Voici deux cent ans, la nuit obscurcît à jamais le destin du seigneur prophète Zoroastre. Entendez ! Adoré de son Souverain Arthos, fils de rois centenaires et régent des cinq continents, Zoroastre connu du vivant les louanges dédiées aux héros défunts. De sa main apposée naissait la vie, de sa parole prononcée se formaient les stratégies. Mais cette notoriété durablement établie multipliait tant ses partisans que ses ennemis. Et c’est ainsi qu’au terme d’un délibéré pour un complot macabre, le sort du prophète Zoroastre fut scellé. Capturé et martyrisé autant de fois, le magicien fut emmuré vif au sein des fondations de sa propre cité.
Voici le réveil. Que croyez vous ? Le monde avait changé. Sa cour avait été exécutée, tandis que le Roi Arthos périssait de son empoisonnement fatal et déguisé. Dépossédé par ses bourreaux de son armure sacrée, Zoroastre ne vît alors plus son reflet dans les yeux des hommes. Acclamant de nouveaux dieux sur un amont de cendres, vestiges des archives magiques, le peuple s’était retourné. Alors, condamné à l’errance et à la réclusion sur les rives du fleuve de la désolation, Zoroastre dispersa son sang et ses larmes sur la terre des jours durant. Sous un ciel de cristal blanc, on pouvait toutefois lire sur les lèvres de Zoroastre les mots de la vengeances : « J’enverrai ma colère, mon œil sera sans pitié et n’aurai point de pardon. Et vous saurez que je suis roi des rois brahmanes.»
Voici cent jours, les cieux se sont ouverts, répandant des gerbes de feu et des éclairs. Et levant un vent impétueux et mortuaire sur la terre qui accouchait d’une bête. Le char triomphant aux quatre montures rapporta à Zoroastre la chair de la créature. Alors tous surent que Zoroastre était Zoroastre, vivant parmi les vivant, et que de sa main jaillirait sa fureur au milieu des hommes. De prophète en sacrificateur, Zoroastre avait mué.
Voici venu le jour ! Voici mon commandement ! A ceux dont le courage équivaut l’abnégation, il sera demandé d’investiguer. A ceux dont la foi l’emporte sur la raison, il importera de livrer les fruits de la moisson. Contre la restitution de ma garde sacrée, redevenez Fils de l’Homme et amendez vos pêchés. Votre délivrance tient à la somme de toutes mes facultés. Pourchassez les démons du passé, et recevez de la terre en offrande les clés de la vérité.
Zoroastre
Mormegil, Gardien du Khulth
Le Khulth fut, le Khulth est et la Khulth sera.
Nous avons été présents aux côtés des hommes depuis les premières cités et nous resterons jusqu’à la fin des temps, car nous sommes aussi inaltérables que le roc et le Dieu qui l’a conçu. Nous sommes les tuteurs de l’humanité, lui indiquant la voie par notre sagesse millénaire. De tout temps nous avons collecté toutes les bribes de savoir humain et les avons disséqués, étudiés, assemblés. Les reliques porteuses de connaissance finissent toujours par nous appartenir, car à travers nous, c’est à toute l’humanité qu’elles doivent revenir. Et notre gouvernail, notre hiérophante est le Gardien.
Le gardien est le conservateur de nos traditions, l’inquisiteur de notre conduite et le protecteur de nos reliques. Il incarne nos vertus, notre spiritualité, notre illumination et notre sagesse millénaire, et par là même, il est le plus grand de tous nos membres, et celui qui consent le plus grand sacrifice ; en effet, son sacerdoce est de veiller sans relâche sur la Secte qui veille elle-même sur l’humanité entière ; sa responsabilité est écrasante, et il doit donc suivre à la lettre tous les principes dont il a la charge. Quel grands, inconcevables malheurs attendent l’humanité si le Gardien faillit ? Que tous les Dieux nous accordent cet unique domaine d’ignorance.
Pour préserver la force du Gardien, il doit être choisi par son prédécesseur parmi ses propres enfants ; seule la puissance de la lignée des Got’ur s’est montrée digne de porter la charge du Gardien, et son plus grand honneur est d’engendrer Ceux Qui Veillent.
Le Gardien restera en activité jusqu’à sa mort ou qu’il devienne incapable de remplir son devoir, auquel cas il devra céder sa place à son successeur après s’être assuré qu’il avait en sa possession tous les secrets de la Secte.
Si le gardien estime que la Secte, ses possessions ou ses secrets sont gravement menacés, son devoir le plus sacré est d’écarter ces menaces, car la Secte est garante du bien de l’humanité. Il en découle qu’il doit prendre toutes les mesures qu’il estime nécessaires, et que chaque homme ou femme conscient et responsable devra l’aider dans sa tâche.
Mormegil
Du rêve à la réalité
Des années durant, je les avais oubliés.
Ces rêves sombres, ces visions et... ces hommes.
Leur retour ne présage rien de bon.
Pour la première fois depuis des lustres... J'ai peur. Plus que jamais, le temps est proche.
Note griffonnée à la hâte sur le journal de Potesta
La mission de Mormegil
La vie de Mormegil était depuis toujours morne, lassante et fastidieuse. Le temps passait, inexorablement et trop lentement sans doute, car l'usure et la monotonie le rongeaient depuis maintenant des années, sans qu'il soit maître de son destin. Ainsi avait-il appris à rire des feuilles qui volent, à sourire aux pousses printanières, à aimer la caresse du vent et le contact de la pluie, à apprécier le parfum de la terre et le bruit des torrents. Se satisfaire des choses les plus simples, apprendre à vivre en harmonie avec le monde car la mission qu'il se devait d'exercer était, en même temps qu'éprouvante, pénible et difficile.
Il ne l'avait pas choisie, mais il n'avait pas son mot à dire. Il en était ainsi, dans sa famille, depuis des générations. Garder, protéger, dans l'ombre et le silence, jusqu'à son dernier souffle. Une fidélité sans faille envers ses maîtres, que ceux-ci savaient apprécier et récompenser. Car en même temps qu'il se montrait dévoué et serviable, il était bon et généreux: contenter l'ordre, ne jamais échouer, tels étaient les préceptes qui guidaient sa vie de gardien et qui le rendaient fort et compétent.
L'enjeu était de taille et le droit à l'erreur ne lui était pas permis. Toutes ces reliques, ces trésors que ses maîtres possédaient, lui seul pouvait faire obstacle aux envieux qui les jalousaient. Mormegil le savait, la convoitise pouvait conduire les Hommes aux pires méfaits, c'était ainsi qu'à plusieurs reprises déjà, il avait dû occire les plus entreprenants. Les empêcher de voler, de toucher, de voir, et même de savoir, car il avait compris avec l'expérience que le meilleur moyen de préserver les reliques du vol était de garder secret leur existence.
Mais il se trouvait parfois qu'il ignore lui aussi jusqu'à l'emplacement des plus précieux trésors de ses maîtres. C'était le cas de la plus grande relique, la plus rare, la plus convoitée, la plus éparpillée: six pièces d'un équipement fortement magique, somptueusement ouvragé et qui appartenait en réalité à celui qui était il y a quelque années encore, l'un des plus grands magiciens de ces terres: Zoroastre.
La manière dont ils les lui avaient dérobées était certes peu honorable, mais nombreux étaient ceux au sein de l'ordre qui avançaient que nul homme ne méritait de tels équipements, et qu'il leur appartenait de les garder, protégés. Sans doute avaient-ils raison pensait Mormegil, comme toujours. Il repensait d'ailleurs souvent à cette journée, où après avoir empoisonné l'éminent oracle, le plongeant dans un sommeil profond, ils s'étaient emparé de ses biens.
Le temps avait passé depuis, et si ses maîtres étaient devenus encore plus puissants, Mormegil ne pouvait s'empêcher de douter, et de s'inquiéter: Il était impensable que Zoroastre, réapparu depuis peu, ne vienne pas réclamer son ancien équipement...
Mormegil
Enigme d'Atlas
Atlas, pour tirer le Globe Terrestre de sa place, et le transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu’un point qui fût fixe et assuré. Les Aigles de Gomorrhe lui apparurent tandis qu’un Antédiluvien chantait un cantique :
« L’Homme en ignore le chemin car on ne le découvre pas sur la terre des vivants »
Atlas souleva alors le Monde et le mît sur son dos. Il enjamba les gouffres par-dessus les montages
Pour rejoindre les extrêmes confins des Mers et des Abymes. Une Hydre fantastique fendît les eaux profondes et cracha une sirène, et de bouche sortît un son :
« La Perdition et la Mort connaissent la rumeur de sa renommée qui est parvenue jusqu’à leurs oreilles »
Atlas tira le Globe terrestre une dernière fois,
Et le présenta au Temple de Babylone, lui-même recouvert d’or d’Ophir, d’agates précieuses et de saphirs. Au milieu gisaient des corps sacrifiés sur l’autel de l’Humanité et sur lequel était inscrit son épitaphe :
« Le Seigneur des Mondes en a seul discerné le chemin car il voit jusqu’aux extrémités des Cieux et aperçoit tout ce qui est sous la Terre »
Atlas remercia alors l’Astre Suprême en venant de poser la Terre sur un socle qu’il savait inébranlable.
Emet
Extrait du journal de Potesta
Avec la détermination nécessaire, rien n’est inaccessible.
Cela fait maintenant plusieurs jours que je me penche sur les écrits du Khulth. Au début, ceux-ci me paraissaient totalement obscurs, étrangers, même après les avoir traduits. Nous avons du faire appel aux personnes nous soutenant, afin qu’ils nous viennent en aide. Certains ont également fait le vœu de nous rejoindre, et nous les avons accueillis à bras ouverts.
Ils ont tous travaillé activement pour notre cause, et il y a quelques jours, le fruit de leur labeur acharné était entre mes mains, tel un gage de leur confiance en moi et en Zoroastre.
Depuis ce jour, ne n’ai à aucun moment laissé le sommeil fermer mes paupières. Je ne pouvais me le permettre, car il dépendrait de mes recherches la révélation au grand jour de l’un des secrets les plus éminents du Khulth : l’emplacement de la garde de Zoroastre, symbole et canaliseur de sa puissance, jadis dérobée par cet ordre maudit.
Mais à ce jour, il semblerait que je touche au but… Peu à peu, les fragments épars de raison que l’on a pu tirer de manière sure des écrits, semblent s’assembler, pour en définitive, me donner la réponse que l’on espérait. Seulement… Il semblerait qu’une nouvelle épreuve y soit liée. Au début, je me refusais de le croire, mais plus le temps passe, et plus la solution à cette énigme me parait logique.
D’une certaine manière, je ne puis qu’admirer la manière dont les anciens du Khulth ont procédé pour « protéger » cet équipement. Je ne puis qu’admirer comment ceux-ci l’ont rendu pratiquement intouchable par un humain normal.
Potesta
L'issue d'une quête
Je retirai la flèche empennée d'une longue plume grise du corps inerte du cavalier qui était passé sur la route en contrebas. Sans un regard pour ses soubresauts d'agonie, je pris la sacoche qu'il transportait sur son cheval. Un rapide parcours des documents qu'elle contenait confirma mes craintes ; des rapports adressés à Potesta sur la cachette des reliques. Il sont proches, trop proches, pensai-je. Heureusement, l'aide que j'ai reçue pour le décryptage de l'énigme m'avait toujours donné un coup d'avance sur nos adversaires, mais je ne pu m'empêcher de me demander combien de temps je pourrais encore les devancer ; ce messager était si proche du but ; le prochain risquait fort de parvenir à ses fins. Je demeurai pensif un instant, considérant les terribles conséquences d'un succès de la protégée de Zoroastre ; non, je ne pouvais pas faillir, je ne pouvais pas les laisser retrouver les reliques que le Khulth leur avait ravies il y a si longtemps. Pourtant, le statu quo ne pouvait durer éternellement, et je ne parvenais pas à comprendre l'énigme. Situation paradoxale, les anciennes protections de nos trésors m'empêchaient à présent de les mettre en sûreté, et chaque jour mon anxiété que Potesta parvienne à déchiffrer l'énigme grandissait. Combien de misérables avait-elle acheté avec des promesses de puissance sans limite ni contrôle ? Un grand nombre, sans nul doute, tant la promesse était alléchante, et cela ne la rendait que plus dangereuse.
Cet état des choses était trop instable et pouvait basculer à tout moment à l'avantage de ces fous, je ne pouvais tolérer un tel risque. La sorcière blanche était la plus dangereuse, de loin, elle s'est révélée la plus acharnée dans la recherche des reliques de Zoroastre, alors qu'il s'affairait à quelque manigance lointaine. Elle paraissait en avoir appris beaucoup en peu de temps sur la mystique et les secrets du Khulth, et ses partisans étaient nombreux. Elle approche du but, et elle approche plus rapidement que nous ; la seule manière pour la stopper, à présent, était de la contraindre à révéler ce qu'elle savait, particulièrement si elle avait déjà appris la cachette des reliques. Elle ne tenait qu'à une seule chose plus qu'à ces artefacts, à savoir Zoroastre lui-même. Elle irait jusqu'en enfer pour le sauver ... Bien sûr, il m'était impossible de réellement capturer l'apostat, bien trop puissant, mais j'avais un atout, qui me permettra d'attirer sa protégée jusqu'à nous. Et j'enfourchai mon cheval d'un bond, serrant d'une main sûre le sac qui contenait un antique trophée d'un combat terrible que j'avais du mener à mon arrivée dans ces contrées ; un fragment de la chair d'Emet, qui pulsait au fond du sac de cuir ; l'essence de Zoroastre était perceptible à travers l'étoffe du sac, et une personne aussi sensible que Potesta ne pourrait certainement pas l'ignorer. Il fallait monter une embuscade solide, et faire en sorte qu'elle vienne seule. Par contre, je ferai bon usage de toute l'aide que je pourrai recevoir ; j'eus une pensée pour tous ceux qui m'avaient promis loyauté ou aide, conseils ou soutien. Le jour à venir est crucial, car la balance peut pencher d'un coté ou de l'autre. Aujourd'hui, mes amis, l'issue dépend réellement de vous.
Mormegil
L'affrontement final
Peu à peu, je me suis accoutumée à cette idée. L’énigme est désormais limpide pour moi, et je sais ce qu’il me reste à faire.
Je suis désormais prête à faire le nécessaire, l’esprit serein, lorsque le moment sera venu.
Avec la détermination nécessaire, rien n’est inaccessible…
…et peu importe les conséquences qui en découlent.
Potesta
L'adieu de Potesta
Et c'est ainsi que les jours de Potesta prirent fin, de sa propre volonté, et dans un sentiment d'incompréhension ambiant, que ce soit de la part des partisans du Khulth, ou de ceux soutenant Zoroastre.
On pouvait voir ça et là des sentiments bien disparates : alors que certains laissaient s'exprimer leur désespoir, d'autres commencaient à festoyer, dansant et s'amusant avec les équipements de la Dame, désormais seule trace de sa présence éphémère en ces terres.
Et c'est alors que se déroula un évènement qui bien peu souvent advient. Les lumières vacillèrent, et un vent glacé se mit à souffler, ramenant le calme auprès de tous.
De la terre s'éleva une silhouette translucide, incarnation de celle qui était présente ici quelques minutes auparavant. Elle s'éleva lentement, jusqu'a ce qu'elle puisse apercevoir toute personne présente ce soir là. Sa voix s'éleva, mais une voix différente, aussi glacée que la brise qui s'était levée.
Bonsoir, fils de l'homme.
Si je suis revenue en ces lieux, c'est pour vous exposer un dernier discours, la raison pour laquelle tout ceci est arrivé...
En cette époque, tout a une raison... Ceux qui font preuve de clairvoyance sont capables de comprendre le passé, et de ce fait, prédire le futur. Certains, tel Mormegil et les partisans du Khulth, ne pouvaient savoir exactement ce qu'il adviendrait, car ils ne possédaient pas la connaissance que j'avais : l'emplacement de la garde de Zoroastre. Je l'ai compris il y a bien longtemps, et ce, grace à l'aide de nos fidèles. De part leur travail, j'ai pu comprendre ce qu'il me restait à faire pour obtenir ces artefacts. C'est pourquoi, ce soir, je suis venue confiante à vous, à Mormegil, et au Khulth. Je savais que je devais mourir.
J'aurais quelques dernières paroles à formuler...
Aux partisans de Zoroastre, je dirais que votre travail a porté ses fruits, et que sans vous, nous serions probablement en plus mauvaise posture ce soir. Continuez ainsi, et défendez Zoroastre avec toujours la même ferveur, car vous avez su être clairvoyants. Vous ne serez pas déçus, croyez moi.
A ceux qui soutiennent le Khulth...
Elle se tourna vers eux, et son visage sembla se durcir.
Il n'est peut-être pas trop tard pour vous repentir de vos actes... Quoiqu'il en soit, vous êtes parvenus à m'arracher la vie. Vous pourrez donc jouir de votre victoire éphémère, mais vous saurez que le jour ou vous arpenterez les limbes infernales, vous n'y trouverez plus rien. Car c'est de l'enfer que je m'en vais rapporter la Garde de Zoroastre.
Et n'oubliez pas mon dernier message : seule la clairvoyance vous guidera vers un chemin louable, autre que celui du despotisme et de la souffrance...
Et c'est sur ces quelques mots que l'apparition spectrale commenca à s'effacer, lentement, laissant la place à un silence intact et éternel.
Esprit de Potesta