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L'Art de la chasse en 10 leçons

Leçon 1 : Avant de partir chasser, assurez-vous d'avoir un équipement en bon état. Faute de cela, vos coups risquent fort de ressembler à de gentilles caresses inoffensives.
[ne pas négliger d'avoir un équipement correct par un trop grand souci d'économie.]


Izpabon se leva et se prépara à partir chasser. Il enfila son armure et ses bottes en cuir, posa une toque de la même matière sur sa tête et prit son bolas. L'accrochant à sa ceinture, il se regarda et bomba le torse. Il avait fière allure. Aujourd'hui, c'était sûr, il serait le meilleur chasseur des Terres d'Argent, le meilleur chasseur à la place du meilleur chasseur.

Pour cela, bien sûr, il fallait partir chasser... Il sortit de l'auberge et se dirigea vers la forêt.En chemin, il passa devant l'armurerie. Les armes y brillaient de mille feux mais il ne s'arrêta pas. Il n'avait pas besoin de ça. Il avait son bolas !

La forêt apparut enfin. Aujourd'hui, Izpabon allait tuer des centaures. Ils ne lui avaient rien fait mais tout ce qui importait était de montrer sa force aux autres. Ils devaient tous le reconnaître comme étant le meilleur chasseur.

Il se dirigea avec assurance vers le centaure le plus proche, leva son bolas et frappa la pauvre créature innocente. Il y avait mis tout son cour et pourtant... Il écarquilla les yeux, incrédule. L'arme avait à peine égratigné le cuir épais du centaure. Celui-ci tourna la tête vers lui, affichant une expression mécontente. Il vit son agresseur et lui décocha un bon coup de sabot.

Izpabon décolla et atterrit rudement quelques mètres plus loin. Sous le choc, il perdit un moment connaissance.

Quand il se releva, il vit son bolas près de lui. Il l'envoya au loin d'un coup de pied rageur. Il ne lui avait servi à rien ! Son armure rejoignit bientôt la petite épée. Elle n'avait même pas amorti le coup qu'il avait reçu.

Il rentra furieux à l'auberge pour prendre son argent avant d'aller à l'armurerie. Il allait s'équiper d'une manière plus efficace et ce centaure n'aurait qu'à bien se tenir !

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Leçon 2 : Avant de partir chasser, assurez-vous d'avoir de quoi vous prémunir des contacts affectueux que les monstres risquent de vous prodiguer.
[ne jamais partir sans avoir une bonne provision de potions sur soi et ne pas hésiter à les utiliser]


Izpabon en était sûr : aujourd'hui, il allait devenir le meilleur chasseur à la place du meilleur chasseur. Il avait tout ce qu'il fallait pour cela. Il avait enfilé sa cuirasse et ses bottes de fer, prit un écu en acier et un cimeterre. Les centaures ne s'en remettraient pas.

Il repassa devant l'armurier dont les yeux brillaient encore au souvenir des ventes faites la veille avec Izpabon. Celui-ci ne daigna pas le regarder. Le commerçant lui avait fourni ce qu'il avait de mieux et il n'était donc d'aucune utilité aujourd'hui. Il n'accorda pas plus d'importance à l'étal suivant, celui du guérisseur, sur lequel se déployaient potions, poudres, bandages, baumes ou autres. Izpabon avec son bel équipement n'avait besoin de ça.

Il refit le chemin de la veille jusqu'à la forêt et se retrouva à nouveau face aux centaures. Il se dirigea vers celui qui l'avait frappé... enfin, il ressemblait à celui de la veille.

Cette fois-ci, son épée perça le cuir et s'enfonça dans la patte droite de l'animal sans presque aucune difficulté. Le centaure poussa un cri de douleur et se retourna pour se défendre. Il frappa à son tour Izpabon mais celui-ci était protégé par sa nouvelle armure. Le guerrier eut un sourire triomphant. Son heure de gloire avait sonné !

Bientôt, les dépouilles entourèrent Izpabon. Il avait presque décimé le troupeau de centaures. Bien sûr, il était un peu moins fringant qu'au début. Les répliques des centaures l'avaient parfois atteint malgré son armure.

Il se dirigea vers un grand mâle mais, au moment où il allait le frapper, il eut un instant de faiblesse. La créature en profita pour le charger et l'envoyer à terre.

Quand Izpabon se réveilla, il était chez le guérisseur. Une âme charitable l'avait trouvé et ramené là. Son hôte lui expliqua que son malaise était dû à une trop grande perte de sang causée par ses nombreuses blessures mais qu'heureusement, sa vie n'était pas en danger. Il devait cependant faire attention... les centaures n'étaient pas les créatures les plus féroces.

Izpabon se releva et acheta presque tout le stock du guérisseur avant de le quitter. Il ne se laisserait plus surprendre la prochaine fois.

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Leçon 3 : Evitez de vouloir affronter des territoires trop dangereux pour votre expérience. La mort attend le voyageur inconscient.


Izpabon avait exterminé tous les troupeaux de centaures de la région et s'était attaqué à tous les autres monstres qui se trouvaient sur son passage. Qui pouvait l'en empêcher ? Il avait un équipement d'une qualité remarquable et se munissait d'un matériel complet pour se soigner. Il avait réussi. Il était devenu le meilleur chasseur à la place du meilleur chasseur.

Cependant, les Terres d'Argent ne se limitaient pas à Baduk. On lui avait dit que des chasseurs bien plus compétents que lui s'entraînaient sur les terres de Kedok, le royaume voisin. Eh bien il allait s'y rendre et leur montrer qu'il valait mieux qu'eux !

Un marchand ambulant voulut bien l'emmener sans lui demander la moindre piécette. Veillant jalousement sur son argent, Izpabon s'empressa d'accepter et arriva bientôt dans la première ville de Kedok. Là, on lui dit que des monstres redoutables habitaient dans le labyrinthe.

A vrai dire, Izpabon avait déjà trouvé effrayants les immenses mammouths qu'il avait croisés mais, s'il voulait montrer sa valeur, il devait aller jusqu'au bout.

Il avança donc bravement. Même s'il avait beaucoup de défauts, Izpabon n'était pas sans courage. Pourtant, c'est en courant qu'il sortit du labyrinthe. Les monstres qu'il avait croisés avaient failli le tuer et ce, malgré son armure, son arme, ses potions... Il y avait des golems, des harpies, des trolls, des minotaures et une foule d'autres bestioles meurtrières qui ne demandaient qu'à faire un bon repas.

Quand il fut retourné en ville et qu'il eut raconté son aventure, les gens lui répondirent, sans pouvoir cacher leur sourire, qu'il n'avait aucune chance de parvenir à traverser le labyrinthe tant qu'il n'aurait pas amélioré sa technique de combat.

Il alla donc voir les effrits, êtres de feu dont on lui avait dit beaucoup de bien et qui lui permettraient un jour d'atteindre son rêve, devenir le meilleur chasseur à la place du meilleur chasseur.

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Leçon 4 : N'interrompez pas un chasseur en pleine action. Si vous l'empêchez de chasser à sa guise, sa réaction peut être imprévisible et vous porter préjudice. De plus, la moindre des politesses est de ne pas empiéter sur le territoire d'un autre sans le prévenir.


Les effrits étaient très bien mais quand il étaient tués invariablement d'un coup d'épée bien ajusté, le plaisir de l'action s'en allait vite. Izpabon ne tarda pas à s'en apercevoir. Non seulement il ne tirait aucune satisfaction des ses frappes répétées mécaniquement mais en plus il n'était toujours pas le meilleur chasseur de Kedok. Il décida donc d'aller chercher une proie mieux adaptée à ses capacités.

Il savait qu'il n'était pas encore de taille à enter dans le labyrinthe ou à explorer l'Est de Kedok. Il se rendit donc au Nord-Ouest, sur le territoire des dragons. Il était certain d'être assez fort pour affronter ces gros lézards.

Les premiers dragons qu'il vit furent des splendides créatures dont les écailles noires reflétaient les rayons du soleil. Malgré lui, Izpabon fut impressionné... comme il l'était par tout ce qui semblait détenir un quelconque pouvoir.

D'ailleurs, il n'y eut pas que les dragons qui firent une forte impression sur lui. Il put également voir un guerrier recouvert des pieds à la tête de plaques noires qui n'étaient pas sans rappeler les monstres qui s'amassaient à ses pieds avec une facilité déconcertante.

La convoitise faisait briller les yeux d'Izpabon. Il s'approcha et engagea la conversation. Le guerrier, surpris, faillit le percer de sa lame en se retournant. Se reprenant, il ne tarda pas à lui apprendre que ce qu'il portait provenait des lointaines terres de Boudok et permettait de produire des coups bien plus meurtriers.

Satisfait par les réponses qu'il avait reçues, Izpabon s'éloigna légèrement, rêvant déjà d'acheter ces merveilles, mais, pour cela, il fallait de l'argent... Il se mit donc à frapper les dragons pour pouvoir récupérer leur écailles et les revendre plus tard. Il ne put cependant pas le faire longtemps : un coup d'épée le transperça bientôt de part en part.

Avant de s'évanouir, il vit au dessus de lui le visage du guerrier déformé par la rage et entendit ce dernier lui dire qu'il ne supportait pas qu'on empiétât sur son territoire sans rien lui dire, surtout après qu'il eut pris la peine de répondre à ses questions. Izpabon se promit de retenir ce reproche au moment où le noir l'enveloppait.

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Leçon 5 : Si vous voulez tester une attaque sur un autre chasseur avant de l'expérimenter sur les monstres qui vous entourent, n'oubliez pas de lui demander son autorisation.
[Demandez toujours si vous pouvez recharger avant de le faire]


Izpabon n'avait pas été découragé par sa rencontre violente avec le chasseur vêtu de noir. Il avait juste appris qu'il fallait faire attention à ses arrières. Les chasseurs sont parfois tellement imprévisibles... et susceptibles, très susceptibles ! Par contre, les dragons noirs étaient parfaits. Avoir de telles créatures devant soi permettait de développer mille et une techniques qui ne seraient même pas venues à l'esprit devant ces effrits sans éclat.

Tous les matins, Izpabon s'en allait donc voir les dragons noirs. Souvent il était seul et, quand ce n'était pas le cas, il se déplaçait légèrement pour ne pas avoir de « discussions » fâcheuses comme celle de la fois passée.

Cependant, il lui arrivait de ne pas voir tout de suite si une attaque était efficace ou non. C'était parfois aveuglé par l'énervement qu'il rentrait à l'auberge après avoir passé la journée à porter des coups qui ne faisaient qu'effleurer les dragons.

Mais un jour, il eut une illumination : il allait tester ses attaques sur un chasseur qui s'entraînait non loin de lui. Aussitôt dit, aussitôt fait. Il se dirigea vers un guerrier qui évoluait à quelques pas de là et le frappa d'un coup qui se voulait net et précis... Heureusement qu'il n'avait pas employé ce coup contre un dragon, celui-ci ne lui aurait accordé qu'un regard dédaigneux.

Le guerrier, lui, fut loin d'être indifférent à l'attention que lui avait manifestée Izpabon. Voyant son bras entaillé par la lame de notre apprenti chasseur, il fit face à son assaillant et l'envoya au sol d'un coup bien ajusté.

Quand Izpabon se releva après avoir repris ses esprits, le guerrier s'était déjà éloigné sans plus prêter attention à celui qui avait osé s'en prendre à lui. Izpabon se le tint pour dit : il ne s'en prendrait plus à ses collègues, même pour essayer une nouvelle attaque.

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Leçon 6 : N'achevez pas le monstre qu'un de vos camarades chasseurs a blessé. Fouiller les dépouilles des proies des autres chasseurs serait faire injure à vos capacités à tous deux. Mieux vaut inspirer le respect en exhibant vos propres trophées.


Depuis la dernière fois, Izpabon évitait plus que jamais de s'approcher de ses semblables. Il ne tenait pas à recevoir à nouveau des coups alors qu'il n'avait rien fait. Les gens avaient tendance à croire qu'il leur voulait du mal... Pourtant il cherchait juste à être le meilleur chasseur à la place du meilleur chasseur.

Un jour qu'il affrontait comme d'habitude les dragons noirs, il vit passer un homme qui se dirigeait sans doute vers le nid de dragons bleus qui se trouvait non loin. Il fut soulagé de voir qu'il n'allait pas être dérangé dans son entraînement. Cependant, au bout d'un moment, la curiosité l'emporta. Izpabon décida d'aller voir comment l'homme se débrouillait avec ces dragons plus coriaces que les siens.

Il aperçut bientôt l'homme, un arc dans les mains. Il tirait sur les dragons avant de s'avancer pour abréger leurs souffrances d'un coup de poignard tranchant leur gorge. Il ne lui restait plus en suite qu'à détacher délicatement les plus grosses écailles.

Voyant cela, Izpabon eut un sourire. Il y avait une chance pour lui... Il s'avança près d'un dragon qui venait de s'effondrer, une flèche dans le cour. Le monstre vivait encore, résistant vaillamment face à la mort. Sans y prendre garde, Izpabon détacha une série d'écailles avant de s'en aller discrètement... en courant.

Malheureusement pour lui, le dragon agonisant, cherchant à atténuer la douleur qui le parcourait, eut un mouvement de queue qui faucha Izpabon en plein élan. Celui-ci tomba lourdement, le visage enfoui dans la terre.

Quand il releva la tête, la première chose qu'il vit fut une flèche pointée sur son front. Encore un qui allait passer sa mauvaise humeur sur lui !

Une voix froide lui dit de sortir lentement de son sac les écailles qu'il y avait cachées. Sans quoi, il risquait fort de ne plus avoir d'occasion de profiter de son butin. Izpabon obtempéra à contre cour. Une fois son sac vide, l'homme ramassa les écailles sans quitter Izpabon du regard puis il partit sans daigner porter la main sur lui.

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Leçon 7 : La chasse demande une attention de tous les instants. Si vous n'êtes pas capable de la manifester, ne vous plaignez pas.


Izpabon en avait assez des dragons noirs. Non seulement les gens qui évoluaient par là n'étaient sympathiques mais en plus le noir commençait à le déprimer. Il fallait qu'il change d'horizon.

Il se mit en route et arriva bientôt à Biceps City où il passa presque sans s'arrêter. Les villes ne l'intéressaient que dans la mesure où il pouvait y trouver un guérisseur pour mettre à jour son stock de potions. Par contre, un peu plus loin, il trouva un cimetière rempli de monstres inconnus, des fantômes étranges, des spectres. Après en avoir tué quelques uns, ils se rendit compte qu'ils étaient bien plus intéressants que les dragons noirs. Il avait bien fait de changer de terrain de chasse.

Il était tellement absorbé dans son entraînement qu'il ne vit pas un guerrier s'approcher de lui sans un bruit. Le nouvel arrivant le frappa violemment, lui faisant perdre l'équilibre.

Izpabon se retourna péniblement sur le dos pour faire face à son agresseur. Celui-ci le regardait avec un sourire mauvais sur les lèvres, fier de voir le sang imbiber la terre. Tout en ouvrant d'une main tremblante une fiole contenant une potion qui devait accélérer la guérison de ses blessures, Izpabon demanda d'une voix faible au guerrier pourquoi il l'avait frappé. L'homme éclata de rire et lui dit qu'il blessait ou tuait toutes les personnes qui croisaient son chemin et que Izpabon pouvait s'estimer heureux d'avoir la vie sauve. Puis il se détourna du spectacle qui lui apportait pourtant tant de plaisir et commença à s'éloigner.

Notre chasseur, qui recouvrait peu à peu ses forces, se mit à crier, insultant copieusement son bourreau qui partait. Le guerrier se retourna aussitôt. La rage avait pris la place de l'amusement dans ses yeux. Revenant sur ses pas, il décocha un dernier coup à Izpabon encore à terre, l'éventrant presque. Celui-ci perdit alors connaissance, submergé par la douleur.

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Leçon 8 : Si une âme charitable passe et s'émeut devant vos blessures, un merci est la moindre des récompenses.


Izpabon était revenu en ville la rage au ventre. Tous ceux qu'il rencontrait ne pensaient qu'à le frapper. Il ne leur avait rien demandé pourtant. Pourquoi ne le laissaient-ils pas tranquille ?

Perdu dans ses pensées, il s'avançait sans trop regarder ce qui l'entourait, marchant machinalement vers son auberge. C'est sans doute pour cela qu'il ne vit pas la lame qui s'approchait en visant sa bourse. Malheureusement, la lame s'enfonça dans son bras au lieu de trancher la fine cordelette qui retenait la petite pochette de cuir.

Izpabon se retourna aussitôt pour faire face au voleur mais celui-ci parvint enfin à détacher le sac de pièces d'or, non sans avoir blessé plus sérieusement notre chasseur afin de l'empêcher de le suivre trop facilement. Cela se révéla une technique efficace puisque Izpabon dut bientôt renoncer à le poursuivre, un vertige l'obligeant à s'arrêter.

C'est appuyé contre un mur, presque évanoui de faiblesse, qu'un jeune mage le découvrit. Vite, il le soigna, pris de pitié. Puis il resta à ses côtés le temps qu'Izpabon reprenne complètement ses esprits.

Cependant, une fois qu'ils se sentit mieux, notre blessé ne daigna même pas jeter un regard à son sauveur qui le regarda partir stupéfait.

En effet, Izpabon voulait retrouver son voleur et lui reprendre son bien. Il n'avait pas le temps de parler avec de parfaits inconnus. Et puis il n'avait rien demandé à ce mage après tout.

La chance sembla bientôt lui sourire. Grâce à ses recherches minutieuses, il retrouva son agresseur dans une petite rue non loin, entrain de compter son butin. Izpabon s'approcha mais le voleur le vit arriver et ressortit vivement sa lame. Son agilité était sans égale et le sang assombrit rapidement la tunique de notre ami qui tomba à genoux, à nouveau pris de faiblesse.

Quand il revint à lui, le voleur s'était éclipsé une nouvelle fois. Il se traîna alors dans une rue voisine. Il n'avait plus de potions et avait besoin d'aide. Un sourire étira ses lèvres pâlies par le manque de sang quand il vit s'avancer vers lui le mage qui l'avait soigné peu avant. Mais celui-ci passa sans s'arrêter, comme si Izpabon était invisible.

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Leçon 9 : Sachez doser vos efforts et ne pas combattre jusqu'à l'épuisement.
[ne tombez pas à cours de PA] (merci à Ficelle pour son aide concernant cette leçon)


Malgré tous les problèmes qu'il avait déjà rencontrés dans cette nouvelle région, Izpabon continua à fréquenter les spectres et la ville proche de là. Les gens n'étaient pas pires qu'ailleurs, même si on ne pouvait pas dire non plus qu'ils étaient meilleurs.

Tous les jours, il entrait dans le cimetière et passait des heures au milieu des tombes, traquant les spectres... qui d'ailleurs ne se cachaient pas. Au contraire, ils se précipitaient sur tous les êtres encore vivants qui passaient par là. L'attraction de la vie peut-être... Cela arrangeait bien Izpabon en tous cas. Il avait des adversaires à son niveau qui ne demandaient qu'à en découdre.

Mais un jour, il se retrouva à regarder autour de lui surpris. Les spectres avaient tous disparu, reculant devant ses attaques furieuses. Dépité, il se dirigea vers la sortie du cimetière. Il ne lui restait plus qu'à rentrer à l'auberge.

Cependant, il avait à peine passé les grilles qui délimitaient l'espace réservé aux morts qu'un étourdissement le prit. Cela faisait des heures qu'il s'entraînait sans ménager ses forces, multipliant les coups sans prendre le temps de réfléchir. Grave erreur...

Izpabon avait présumé de ses forces. Emporté par l'ardeur de la bataille, il ne s'était pas rendu compte de son épuisement. Maintenant, le calme revenu, son corps refusait de lui obéir. Il essaya de se traîner plus loin, ne fut-ce qu'hors du passage mais même ça lui était impossible.

Bientôt, le sommeil le prit, régénérant ses forces peu à peu.

Quand il se réveilla, il était à nouveau en pleine forme mais une mauvaise surprise l'attendait. Pendant qu'il dormait, on lui avait volé sa bourse et ses bottes. Abattu par la fatigue, il n'avait rien senti ! Furieux, il partit vers la ville, en évitant les cailloux trop pointus, afin de s'acheter une nouvelle paire de bottes.

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Leçon 10 : Ne cherchez pas à être le meilleur chasseur à la place du meilleur chasseur.


Izpabon est un être incorrigible. Pour lui, aucun de ses malheurs n'est dû à une erreur de sa part. Il n'a retenu aucune des leçons qu'il aurait dû tirer des ses mésaventures. Pourquoi cela ?

Les problèmes que rencontre Izpabon sont la conséquence d'une seule chose : sa volonté d'être le meilleur. Ce but - par ailleurs inaccessible - l'empêche de se rendre compte qu'il passe à côté de bien d'autres choses. Pour lui, tout ce qui n'est pas son but n'existe pas.

Il en est de même des personnes qui l'entourent. Elles ne sont pour lui que des concurrents envers qui tous les coups sont permis du moment qu'ils se soient plus en travers de son chemin. En aucun cas il ne lui viendrait à l'esprit que ceux qu'il croise puissent valoir la peine qu'on s'arrête pour leur parler au moins un instant.

En voulant être le meilleur chasseur, il délaisse tout ce qui n'entre pas dans ce qui peut l'aider à atteindre cet objectif. Il s'isole et perdra peu à peu toute envie de se lever le matin quand il se rendra compte que son rêve est inaccessible.

Etre un bon chasseur, ce n'est donc pas seulement respecter certaines règles. C'est avant tout être à l'écoute de ce(ux) qui nous entoure(nt). Peut-être un jour Izpabon le comprendra-t-il mais, pour cela, il faudra qu'il renonce à son rêve.

Voulez-vous devenir comme lui ? Si ce n'est pas le cas, il vous faut bien entendu respecter les leçons qui ont été données tout au long de ce livre. Mais, surtout, ne pas vous focaliser sur un but qui vous fera oublier que, sans communication et respect des autres, les Terres d'Argent deviennent vite imbuvables. (A noter que, pour éviter cela, un moyen très efficace est d'aller boire un verre - ou plus - de façon régulière dans l'une ou l'autre taverne).

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