Publication : 14/09/04.
Auteur : Ourane et Mjollnir.
Mise à jour : aucune.
Poids : 1
Prix d'achat : 60.000 Po
Baduk : G3 Bibliothèque de Baduk
Tout commença il y a quelques mois de cela. Mjollnir était encore un jeune barbare des Warlords en quête d'apprentissage
Après une dure journée de traque infructueuse à écumer les plaines de Baduk Mjollnir partit se reposer dans la tanière des dragons bleus non loin de Silver Lake il se mit à faire un feu pour se réchauffer et se donner un peu de courage car le sol était jonché de cadavres. Mais ceux ci n'était pas mort par la faute des dragons c'était des lames qui les avaient transpercés. La soirée se passa sans encombre, un petit peu d'entraînement avec les dragons qui ne souhaitaient pas que l'on fasse cuire de la nourriture dans leur bouche...
« Ourane je te retiens avec tes idées de four..... »
Mjollnir entendit un bruit derrière lui, il se retourna et vis ces deux personnes vêtues de noir visiblement intéressées par sa bourse, le combat fut très bref il n'eu même pas le temps de récupérer son arme qu'un grand voile noir s'abattait devant ces yeux.
Une voie qui résonnait dans les profondeurs de son âme se mit à l'appeler
« Mjollnir....... »
Mjollnir inerte ne comprenais pas ce qu'il lui arrivait. Il n'entendait rien a part cette voie et ne ressentait rien du tout, plus aucune douleur, le néant.
« Mjollnir...... Regarde! »
Des images se mirent à défiler devant ces yeux..... Il vit tous ces amis et ces frères réunis lors du dernier banquet organisé ou toute la Bellaliance était présente, Lodaran qui venais le chercher pour abattre un bandit, Mandalf et Ourane en train de s'embrasser..... Tous ses souvenirs heureux lui passaient par la tête.
« Mjollnir...... Ecoute! »
Un bruit de court d'eau se fit entendre, des oiseaux un peu comme dans les plaines du Nord quand il était enfant avant que les guerres ne le poussent à l'exil.
Mjollnir touché par les images et les bruits qu'il entendait se ressaisit.
« Qui est tu? »
« J'étais un guerrier comme toi il y a bien longtemps mais cela n'as plus d'importance J'ai besoin de ton corps pour que je puisse continuer à vivre. En échange je te donne l'immortalité. »
« Et a quel prix? »
« Renonce à ce que tu as de plus cher et donne-moi du sang pour vivre »
« Jamais! Tu veux t'emparer de moi? Tu ne le pourras jamais je préfère mourir et rejoindre Krââl que de devenir le serviteur d'un être abject comme toi! »
« Je ne t'ai pas laissé le choix, ton corps deviendra le nôtre je ne peux te forcer à oublier les tiens mais tôt ou tard l'envie de sang seras tellement grande que tu ne pourras plus résister à tuer »
Soudain Mjollnir ouvrit les yeux, Il vit du sang par terre, le sien, mais ne ressentait aucune douleur.
« Ce n'était qu'un rêve? »
Son corps ne lui faisait plus mal, malgré un goût bizarre qu'il avait dans la bouche, Puis il regarda ses mains et la, il prit peur. Elles étaient blanches et décharnées comme ses bras d'ailleurs il se rapprocha du point d'eau qui était à coté de la tanière pour regarder son visage et il vit des lambeaux de chair sui recouvrais son visage, ces yeux étaient blancs, un trou avait laissé place à son nez. Son visage n'avait plus rien d'humain.
« HHHAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!! Que m'as tu fais démon! »
Aucune réponse ne se fit entendre et Mjollnir sentait la haine monter en lui.
« Je te maudis !! »
Mjollnir, résigné, prit son épée et posa la lame sur sa poitrine.
« Jamais je ne pourrais vivre comme ça! »
Et il l'enfonça profondément dans sa cage thoracique, mais il ne ressentait rien, aucune douleur.
« NNOOONNNNN! »
Il s'effondra sur le sol, se mis en position fotale et s'assoupi. Quand il se réveilla, il partit pour Silver Lake pour acheter une grande cape noire pour cacher son corps et des gants pour ces mains. Les gens en ville le fuyaient donc il évitait les rue principales, il croisa Bulrog dans une petite rue et se rua dessus le laissant à l'agonie sur le sol Mais ne l'acheva pas.
« Dis aux tiens que je viens les chercher »
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Depuis l'eau a coulé sous les ponts et Mjollnir a changé. Il n'a jamais pu retrouver ses agresseurs car lorsqu'il entendait que certaines personnes avaient subi des attaques quelques part, le temps qu'il se rende sur les lieux ils étaient déjà loin. Le goût du sang commençait à se faire plus présent des lors et ne pouvant récupérer les crânes de ces deux meurtriers. Il décida de combler sa soif en passant son temps à tuer les ennemis de la Bellalliance, passant des journées entières à écumer les terres de Baduk. La mort était partout la plupart de ses cibles étaient déjà mortes gisant sur le sol a ses pieds. Il décida alors de se battre contre des trolls seules créatures dignes d'intérêts sur Baduk car ils sont gigantesques et il ne faut pas trop courir pour pouvoir se battre contre eux. Mais le fait de tuer des trolls n'assouvissait pas sa soif et ne faisait qu'augmenter sa rage... La Bellalliance en pleine reconstruction créa alors un clan pour les assoiffés, les saigneurs, Mjollnir les a rejoint pour combler son manque de sang. Ses journées se sont résumées alors a la traque des ennemis de la Bellalliance, restant à l'écart du monde car il ne supportait pas le regard que les autres portaient sur lui.
Puis un jour Ourane est venue vers lui, ce petit bout de femme ne le regardait pas comme le monstre qu'il était mais comme un grand frère, un protecteur.
Et au fil des soirées passées ensemble, Mjollnir s'attachait de plus en plus à elle. Il commençait à découvrir de nombreuses choses sur sa vraie personnalité, notamment ses angoisses, sa douceur malgré sa carapace de chasseresse, son attention aux choses de ce monde. Ce qui le rapprochait d'elle car il ne s'attendait pas a une telle compassion.
Une sorte d'amour platonique s'est déclaré alors. Il ne pouvait plus rester loin d'elle. Ses chasses étaient mornes s'il ne pouvait pas lui raconter le soir autour du feu. Ses nuits devenaient longues s'il ne l'avait pas à ses cotés.
La malédiction qu'elle avait subie le retourna, Il ne savait plus quoi faire, Il était prêt à partir en guerre contre ce démon. Même à aller le chercher chez lui s'il le fallait. Il aurait pu donner son âme pour qu'Ourane soit sauve et puisse continuer à vivre. Sa vie n'avait plus d'importance sans elle. Et il partit alors à sa recherche.
Lors de leurs retrouvailles, la voir maculée de sang l'effraya. Mais il avait su garder son calme pour ne pas empirer le moral de sa petite chasseresse. Jamais plus ils ne se quitteraient.
Apres cela, Mjollnir commençait à manquer de sang. Les trolls ne l'intéressaient plus et ces ennemis étaient justes assez nombreux pour que sa soif s'apaise un temps. Et il sentait que le moment etait venu de s'occuper de son problème car il ignorait combien de temps il pourrait encore tenir avec le peu de sang qu'il buvait par jour.
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L'oiseau dragon transportait Mjollnir et Ourane vers le royaume de Santeria.
Confortablement installée entre les ailes de l'énorme animal, elle observait le guerrier avec attention. Il était visiblement, un peu préoccupé. Il avait beau essayé de le cacher à la chasseresse, la jeune femme le sentait. Le retour auprès de leurs amis était très attendu. Mais Mjollnir avait une décision à prendre .Une déclaration à faire même.
Ourane attira l'attention de Mjollnir d'une voix douce.
« Ne me ment pas...Dis moi ce qui te tracasse mon Titan. »
Mjollnir, songeur, revint a la réalité.
« Ourane le fait de faire cette quête me pousse a quitter la Bellalliance il ne faut pas que l'on pense que ce que je ferait est commandité par le roi. Et quitter la Bellalliance me tracasse j'ai l'impression de les abandonnés je ne serait plus là pour les plus jeunes et les moins expérimentés je ne pourrais pas les protéger quand je serais parti.... »
Le regard de la jeune femme se fit grave. Elle s'approcha de lui, manquant de lui tomber dessus a cause d'un mouvement d'ailes un peu violent de la part de leur transporteur.
« Tu es un homme noble tu sais. Tu penses toujours aux autres avant de penser a toi.
Mais aujourd'hui, tu dois accomplir ta destinée.
Nos frères comprendront... »
Mjollnir toujours songeur, le regard perdu dans le vide.
« Je l'espère ma petite chasseresse. Mais il va falloir que je trouve les mots pour l'annoncer au roi...
Et les saigneurs? Que se passeras t'il s'ils ont besoin de moi quand je ne serait plus là? Ourane, j'ai peur que mon départ ne leur cause du souci. J'ai l'impression de les trahir..... »
La shaman se blottit contre le barbare, lui entourant la taille de ses bras fins, elle le rassura tendrement.
« Mjollnir, ne t'inquiète pas...
S'ils ne comprennent pas, on aura qu'a dire que je t'envèle! »
La chasseresse s'illumina d'un sourire joueur.
Le guerrier sourit. Lui qui était venu la chercher pour la protéger et la rassurer se retrouvait avec joie dans les bras d'Ourane.
L'enlaçant a son tour, il oubliait un instant de songer a l'annonce qu'il devait faire a son roi et dit sur un ton assuré :
« Nous verrons bien. »
L'oiseau dragon se posa enfin en terre Badukienne.
Mjollnir et Ourane sourirent, ravis de retrouver Santeria qui leur ouvraient les bras.
La jeune sauvage, affamée, ne tenait plus en place.
A peine descendue du dos de l'animal elle se saisit d'une main de Mjollnir et le tira de toutes ses forces pour l'encourager à accélérer l'allure. Il eut a peine le temps de payer le transporteur pour le voyage.
Mjollnir souriait voyant sa petite chasseresse si pressée.
« Tu veux que nous nous arrêtions un instant, pour nous reposer un peu ou tu préfères qu'on aille voir SubliMe tout de suite ? »
Ourane ralentit, la moue boudeuse. Réfléchissant a savoir laquelle des deux solutions la ferait manger plus vite.
« Allons voir le roi. Il sera tellement ravi de nous voir qu'il nous offrira un festin en un claquement de doigts. »
Le grand barbare sourit de plus belle. Il restait néanmoins perplexe quand a l'annonce qu'il devait faire à son roi.
« Mais comment vais-je lui annoncer notre départ? »
Ourane n'eut pas le temps de trouver une réponse que déjà les portes de Santeria se trouvaient devant eux, immenses, imposantes...
La chasseresse en eut le souffle coupé. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas rentrée et la majesté du lieu l'impressionnait toujours davantage.
Mjollnir se retrouvait là devant les portes du palais de son roi, il ne pouvait faire demi-tour ni renoncer. Il regarda Ourane d'un air confiant et lui tendit sa main.
« Allons y maintenant. »
Elle lui sourit tendrement et se redressa fièrement. L'armure encore ensanglantée, Excalibur attachée à sa ceinture, le regard noble, elle était prête à retourner parmi les siens. Elle savait que ce moment serait court, mais seul l'intensité de ce retour avait une réelle importance.
Elle serra un peu la main de Mjollnir, comme pour leur donner du courage à tout deux, et ils franchirent ainsi les portes du Palais.
Les gardes, des jeunots en apprentissage, chuchotèrent entre eux, surpris, alors que leurs tuteurs, des guerriers aguerris, saluèrent respectueusement le couple.
Impressionnée malgré tout, Ourane ne pus que sourire courtoisement aux barbares, tenant fermement la main du sien.
Mjollnir était content de revenir ici et de revoir les siens, ainsi que de voir de jeunes apprentis suivre leur pas...
Il salua d'un signe de la main et d'un sourire fraternel les enseignants présents.
Ils continuèrent à avancer dans le palais, immense, a la recherche de Sublime....
Les marches en marbres étaient de toutes finesse. Oeuvre d'artisans talentueux, chaque détail du palais était un ravissement pour les yeux émerveillés de la chasseresse. Elle suivait sagement Mjollnir, résistant à la tentation d'éprouver de ses doigts la douceur des tentures.
Ils se dirigèrent, main dans la main, l'estomac noué, vers la salle du trône où devrait se trouver le roi. Ils gravirent les marches et se retrouvèrent devant une grande porte richement ornée. Mjollnir serra son étreinte sur la main d'Ourane.
Ourane plongea son regard dans celui de son fier guerrier, espérant le rassurer ; puis, elle leva les yeux sur la porte qui les surplombait. Elle tendit doucement sa main libre et poussa aisément la porte impeccablement huilée qui s'ouvrit dans un souffle.
Sentant que Mjollnir n'était pas à l'aise, elle déglutit discrètement et le précéda dans la salle, sans lui lâcher la main.
Mjollnir entra dans la pièce et vit Sublime dans le fond. Il se dirigea calmement vers lui ne lâchant pas l'étreinte de la main d'Ourane, son regard dirigé vers Sublime. Une fois qu'il fut à quelques pas de lui il posa un genou au sol et salua son roi.
Ourane l'imita promptement, peu accoutumée à la cour.
Le Berseker adressa un petit regard furtif à la jeune femme pour juger son état. Puis regarda a nouveau son Roi.
« Je te salue Sublime. Je suis venu ici pour une raison particulière. »
SubliMe vit deux compagnons venir à lui.
Il se dirigea promptement vers eux pour les saluer.
« Ourane ! Mjollnir.. ? »
SubliMe s'arrêta devant Mjollnir qui présentait des lésions multiples au niveau du visage, il pouvait même voir la fréquence cardiaque de par ses veines gonflées. L'évolution de l'état de son compagnon Mjollnir le fît froncé gravement le visage.
Il était très rare de voir subliMe aussi perturbé, son sourire tant connu faisait place de l'inquiétude non dissimulée.
Le Roi fit un pas en arrière pour mieux regarder ses deux Amis.
« Vous avez fait long voyage, à vous voir j'imagine que ce ne sont pas les meilleures nouvelles qui vous amènent. »
Mjollnir acquiesça tandis qu'Ourane avait le regard fragile toujours accrochée au bras de son compagnon.
« Je vais tout d'abord vous faire amener dans la salle de délassement, vous pourrez vous rafraîchir et vous relaxer à votre guise. »
SubliMe les mena à la dite salle, et fit mander ses gens pour qu'on leur prépare les thermes, eau claire et pure, huiles et onguents.
« Je vous laisse le temps de vous rafraîchir, on me préviendra quand vous serez prêts et nous irons partager un bon repas. »
Les cuisines s'affairaient déjà.
Une fois isolé, le Roi faisait les cents pas, bras croisés, la mine renfrognée.
« Ces deux là, ne m'ont jamais habitués à de tels sombres faciès, quelles obscures nouvelles m'apportent-ils. »
Ourane et Mjollnir terminant leurs ablutions, furent priés de rejoindre subliMe dans un salon aménagé pour se délecter d'un bon repas.
SubliMe constata qu'Ourane la Belle Chasseresse, avait reprit quelques couleurs, sont teint ravivé. Mjollnir quant à lui n'en paressait plus que livide.
« Prenez place mes Amis. »
Le Roi leva son verre à la santé de ses deux convives.
Mais ni l'un ni l'autre ne touchèrent à leur verre.
« Bien. »
*perplexe*
« Je crois que nous avons à parler, alors parlons. »
Mjollnir restait assez stressé.
« Comme tu le sais déjà, depuis longtemps maintenant je subis cette apparence et cette âme qui me pousse a boire du sang. Je sens que sa soif grandit de jour en jour et je ne sais pas combien de temps je pourrais encore tenir.
J'ai peur de faire du tort à notre clan et il faut que j'aille trouver une solution à ce problème. Pour faire cela je me doit de quitter le clan je ne pourrait pas porter l'emblème des Saigneurs si je n'accomplis pas ma tache avec eux. Et les blasons de la Bellalliance seront un danger pour le clan selon les personnes avec qui j'ai à traiter....
En faisant ainsi je n'engagerais que ma personne si quoique se soit se passe, je ne peux pas me permettre de faire porter ce fardeau à mon clan. »
Le Roi écoutait attentivement, son visage s'assombrissait mots après mots.
Ourane porta dignement la main a sa poitrine et prit la parole d'une voix claire.
« Je te salue mon roi. J'ai quitté nos rangs dans la précipitation après avoir été maudite par GoodQ. Aujourd'hui, libérée du démon, je te demande la permission de ne pas réintégrer ma place immédiatement.
Je souhaiterais suivre Mjollnir dans sa quête, et je ferais encourir donc les mêmes risques que lui pour la Bellalliance si j'en porte l'insigne. »
La dernière phrase d'Ourane a peine finie, subliMe expira calmement, ensuite se dressa et inspira profondément :
« Mes Amis, je n'ai pas pour habitude de laisser mes compagnons dans le désarroi qu'est le votre en ces jours, le mal obscur qui te tient Mjollnir est tel que je comprends ta décision. Elle t'appartient, comme ton destin, destin au devant duquel nul n'a le pouvoir de se dresser.
Ce mal obscur qui te ronge, de bien sombres desseins l'anime. C'est au dessus du pouvoir de la Bellalliance.
Dans ma peine, je trouve le réconfort, car tu es venu te présenter spontanément à moi, c'est aussi pour ça que tu resteras présent dans le Cour de la Bellalliance. J'apprécie ce geste au delà de toute les mesures. »
Se tournant vers Ourane lui posant la main sur l épaule
« Ma belle Chasseresse, ton dévouement auprès de notre beau royaume n'est plus à conter, la tache a laquelle tu te prépares est des plus loyales, tu n'aurais pas voulu accompagner Mjollnir dans son exil que je t'y aurai forcé.
La Bellalliance sera toujours votre mère nourricière, puissions-nous, fiers guerriers de Santeria, Barbares venus du Nord, Magiciens d'Arcanium ou encore Buveurs de Sang vous accompagner de par nos pensées les plus vives, fraternelles et remplies de toutes ces valeurs qui feront de votre périple une réussite.
La nouvelle de votre départ sera confiée à Védeu, ce griffon, cadeau de mes ancêtres, vole si haut que nul ennemi ne sait l'intercepter, même des dragons il se joue de par son agilité.
Ce message sera transmis à Lodaran, notre Premier Général des Armées du Nord qui tient notre campement d'hiver près des falaises de Baduk.
Virulent de nature, je saurai le tranquilliser du départ de sa sour et de faire en sorte qu'il vous suive de ses incantations barbares. »
Le Roi s'avança pour étreindre Ourane, ce qu'il fit fraternellement et chaleureusement.
Vint le tour de Mjollnir, le Roi s'avança pour le saluer et quand vint le moment de l'étreindre, subliMe senti que se serait probablement la dernière étreinte avec ses deux courageux compagnons.
Qui pouvait savoir.
Avant de se retourner pour prendre congé de ses Amis, le Roi leur donna un sachet de petites granules brunâtres à tendance sphérique.
« Plantez ces graines tout au long de votre chemin.
Le Jour venu, je le prie de tout mon cour, où vous aurez anéanti cette malédiction, vous retrouverez la route du Royaume de Santeria, en vous servant de votre l'odorat.
Les yeux sont si fragiles.
D'ailleurs, pour épargner les miens, je vais prendre congé de vous sur le champ.
Adieu. »
SubliMe se retourna laissant sa cape faire un demi tour derrière lui et le rejoindre dans ses pas le menant à sa salle de méditation.
Ourane et Mjollnir regardèrent leur roi s'en retourner à ses occupations.
Un demi sourire aux lèvres, le regard surpris et le cour léger, ils réalisèrent enfin la situation.
Mjollnir soupira doucement, soulagé. Il s'était inquiété pour rien. Son roi était sage et bon.
Ourane lui saisit la main, souriant a nouveau gaiement. Il se tourna vers elle et le sourire fut contagieux.
Elle rayonnait encore plus que d'habitude, comme muée d'une force nouvelle, d'un élan infreinable. La séance aux thermes lui avait rendu son teint frais ; et l'absence de sang séché sur son visage faisait ressortir le rose de ses pommettes, ainsi que les toutes petites taches de rousseur qui apparaissait discrètement, grâce au soleil, sur son nez délicat.
Détendu, presque joyeux, Mjollnir l'attira a lui dans un geste ample. Il joua un instant du bout des doigts avec une mèche rebelle de la jeune femme.
« Bien, ma petite chasseresse, je crois que nous sommes fins prêt à partir. »
La nature sur Baduk était extrêmement luxuriante. Comme tous les deux ans, les animaux étaient en pleine période de reproduction et la flore croissait au même rythme. Quasiment chaque parcelle de terre était peuplée par des monstres et des plantes proliférantes. Les plaines envahies de Trolls, Silver Lake regorgeant de requins et autres animaux d'eaux douces. Les éleveurs prospéraient gaiement dans cette jungle diversifiée.
Mjollnir et Ourane traversaient cette contrée. Ils se rendaient à la Bibliothèque, dans un bois à l'Ouest, espérant tirer des livres un début de piste concernant leur quête.
La jeune femme vivait sur Kédoc depuis quelques mois, aussi, fut elle très amusée de voir toute cette agitation et toute cette vie partout. Elle taquina de jeunes dresseurs de chimères, croqua dans des cuisses de démon, chatouilla des trolls kédokiens immigrés.
Son compagnon n'avait pas le cour de l'empêcher de jouer. Cela leur faisait perdre du temps, mais la voir joyeuse comme une enfant le réconfortait. L'aventure qu'ils commençaient ne le rassurait guerre. Mjollnir n'avait pas peur de combattre des esprits, de descendre une nouvelle fois aux enfers, de se mesurer à de puissants guerriers, de se frotter à de redoutables monstres, mais il était effrayé à l'idée qu'Ourane courrait les mêmes risques que lui.
Il n'aurait pas pu lui demander de ne pas le suivre.
La nouvelle bibliothèque était gigantesque. Plantée là, majestueuse, au milieu des bois. L'architecte qui l'avait imaginée avait pensé aux nombreux ouvrages qu'elle renfermerait dans les siècles avenirs.
Toute de pierres jaunes des carrières du sud de Baduk, ses portes austères en bois de Ent, inspirait le respect.
A l'intérieur, des étagères emplies de livre se dressaient sur tous les murs jusqu'à toucher le plafond.
Ourane était émerveillée. Toute cette culture, toute cette mémoire a porté des yeux. Elle frôla des doigts les couvertures de cuir et salua discrètement l'austère vieille femme qui gardait les lieux.
Mjollnir, nettement plus impressionné, suivait de près la chasseresse qui flânait dans les rayonnages.
Elle s'arrêta devant une rangée d'ouvrages et en enleva trois qu'elle posa sur une table voisine. Assis cote a cote, le guerrier regardait par-dessus l'épaule de sa compagne. Cette dernière compulsait les pages rapidement, un immense sourire satisfait aux lèvres.
« Qu'est ce que c'est ? » demanda le barbare un peu trop fort.
Immédiatement un « tss-tss » se fit entendre de l'autre bout de la grande pièce. La bibliothécaire leur adressa un regard courroucé.
Confus, Mjollnir se tassa sur son siège, tout contre Ourane qui se retenait de rire. Cette mégère aurait été un guerrier, il l'aurait décapité pour toute réponse. Mais la vieille femme avait quelque chose d'intimidant. Un croisement de marâtre et de dragon dans l'aura dégagée par ce petit corps fins et ridés.
« C'est un ouvrage écrit par un certain Dark Schneider » lui chuchota la chasseresse en lui montrant le nom de l'auteur sur la première page.
Cela disait quelque chose au guerrier.
« C'est un des plus grands sorciers de ce monde » murmura t il en surveillant la vieille du coin de l'oil.
La jeune femme acquiesça et lu des passages a voix basse. Le berseker essayait de suivre le doigt d'Ourane qui parcourait la page à mesure qu'elle lisait.
Mjollnir restait là planté ne comprenant rien aux choses écrites sur les parchemins du livre. Commençant à trouver le temps long, il décida d'essayer de suivre ce que lisais Ourane. Non sans mal....
Il murmura a l'oreille « Ourane que cherche tu dans ce livre? Y a t'il quelque chose d'intéressant dedans? »
Le guerrier sourit tranquillement « Dommage que je ne puisse t'aider à chercher... »
Il posa sa tête sur l'épaule d'Ourane, toujours souriant et essaya de faire plus attention a ce que disais sa petite chasseresse tout en regardant les signes dessinés sur le livre.
La jeune femme, amusée par cette promiscuité, lui répondit sans bouger la tête. Son souffle lui chatouillait le cou.
« Tu vois, ici sont écrites toutes les informations que connaissaient Dark Shneider il y a 6 ans, concernant les malédictions des mondes... »
Elle ponctua sa phrase en montrant une petite gravure représentant un esprit maudit, puis les inscriptions dessous.
« C'est du silverien. Une chance parce que je suis pas douée avec l'elfique ou le troll... enfin, toujours est il que ce livre n'est pas complet. »
Elle grimaça légèrement
« Il n'y a rien sur ta malédiction dans cet ouvrage. Mais cet homme est sans nul doute le seul à savoir quelque chose »
Elle referma le livre dans un claquement.
« Depuis le temps, il a du découvrir des nouvelles informations ! »
Ourane se tourna alors vers son compagnon, et lui adressa un clin d'oil.
« Au fait mon Titan, tu ne sais pas lire? »
Mjollnir sourit de plus belle.
« Et non je n'ai pas eu l'occasion d'apprendre, et mon métier ne nécessitait pas que j'apprenne a lire. Ni a écrire d'ailleurs... J'ai pu apprendre à compter a force de voir de l'or passer mais c'est la seule chose que je sache faire. »
Il se repris et ouvra ces yeux en grand.
« Tu viens de me dire que ce Dark Shneider pourrait être au courant de quelque chose? »
Ourane hocha la tête, songeuse.
« Effectivement, ça a l'air d'être le spécialiste en la matière. J'ai cru entendre qu'il vivait loin, quelque part sur Boudok. C'est dangereux la bas. Pas vraiment un séjour touristique... »
Elle sourit, malicieuse.
« Ca te tente un petit voyage? »
« Bien sur! » Lui rétorqua t il du tac au tac.
Le guerrier réfléchit quelques instants se rappelant les mésaventures de ces amis là bas.
« Je ferais le guide alors même si je ne connais pas ses terres j'ouvrirais le chemin. »
Ourane se leva d'un bond, toute joyeuse. La bibliothécaire ne se retint pas de lui jeter un regard noir. La jeune femme se rassit aussitôt, aussi penaude que l'était le guerrier quelques temps plus tôt.
« On part demain matin. » chuchota t elle
« Ce soir, je commence à t'apprendre à lire! C'est le moment idéal ! Bientôt, tu sera un autre homme mon titan. »
Toute enthousiaste elle enlaça le cou de Mjollnir
Il ferma ses bras sur Ourane. Le guerrier aguerri craignait un voyage difficile pour sa compagne, si peu accoutumée à ce genre d'aventure. Il lui sourit pour ne pas lui montrer son inquiétude et chuchota à son oreille.
« Merci ma petite chasseresse, mais ça risque d'être difficile de m'apprendre a lire... Tiens déjà quelle est la différence entre ça . » Il montra un symbole du doigt sur la couverture du livre. « Et celui là ? » En désigna un autre.
Ils passèrent ainsi la soirée. A regarder des dizaines de livres. Ourane expliquant la lecture a son berseker. La nuit passa sans qu'ils s'en rendirent compte, tant ils étaient amusés par cet apprentissage. L'insouciance encore une dernière nuit avant le grand voyage.
Au petit matin, Mjollnir savait déchiffrer quelques phrases et écrire les noms de chaque membre de la Bellalliance.
Avant de quitter la bibliothèque, Mjollnir fit un grand sourire à la vieille dame. Elle ne n'avait pas encore vu le décharné de si près et eu un sursaut de surprise et de dégoût, s'étranglant a moitié et ayant raté un battement de cour sans doute.
Fier de sa petite vengeance, Mjollnir sortit, suivie par sa petite chasseresse hilare.
Ils montèrent sur l'Oiseau dragon, direction Boudok.
Leur transporteur leur expliqua que la guerre faisait rage sur Kédoc. Il n'y ferait donc pas d'escale. Mjollnir s'assombrit. Ourane se mordit la lèvre, pensant à leurs frères d'armes. Ils ne pouvaient rien y faire.
Calés dans le plumage de l'animal, ils s'endormirent pour toute la durée du trajet, récupérant de leur nuit blanche.
L'arrivée sur cette nouvelle terre se fit sans encombre. Déposés par l'oiseau dragon au nord est de Boudok, ils avancèrent pas a pas ; se tenant la main, suivant leur carte minutieusement.
Les lieux étaient sauvages et hautement inhospitaliers. Les démons étaient terrifiants et les archanges redoutables. Ils passèrent vaillamment à travers un troupeau de buffles vaudous. Ils eurent à faire une escale pour soigner promptement les graves blessures laissées par le piétinement meurtrier de ses bêtes ensorcelées.
Suivant les précieuses indications de leur carte, le couple contourna prudemment les terrains des mammouths et s'enfoncèrent doucement dans l'immense foret.
Ourane voulait rejoindre Sherwood. Dans cette ville reculée, elle savait qu'ils seraient en sécurité le temps de contacter Dark Shneider.
Parvenu enfin aux portes de la ville fortifiée, la chasseresse réussit à convaincre son protecteur de la laisser passer en première à l'endroit ou était indiqué des licornes. Mettant en avant l'argument que grâce à ses pouvoirs magiques, elle ne craignait pas de riposte de la part de ces animaux indomptés. Elle but donc en une gorgée une grande potion de constitution. Et prit son courage à deux mains en pénétrant sur le territoire des équidés. Grièvement blessée, elle les terrassa néanmoins en les engloutissant sous d'énormes raz de marrée.
Ils visitèrent la ville, découvrant avec joies que ses boutiques offraient un larges choix de potions et boosts divers. Ourane apprit même un sort de soin divin.
Mjollnir, les yeux émerveillés par la région, ne se retenait plus. Il fit un sourire à sa compagne.
« Ourane je part chasser un peu. Je veux savoir ce qu'il se cache dans ces bois. Tu es en sécurité ici. Ne bouge pas de là.»
La jeune femme lui sourit en réponse et alla l'attendre, attablée à la taverne de l'auberge. Elle en profita pour rédiger une missive à l'attention le grand sorcier qu'ils étaient venus chercher.
Mjollnir sortit de la cité de Sherwood et croisa des licornes qui lui plantèrent leurs cornes dans le ventre. Sans s'arrêter, il partit tout d'abord a l'est de la forêt où il tomba nez a nez avec des mantes religieuses colossales, des petits parasites, des loups.
Puis il arriva sur une petite clairière ensoleillé au milieu de celle ci se trouvait un petit animal Plus tard on lui apprit que c'était un fourreu. Voyant la jolie créature il se dit qu'il pourrait peut être la ramener pour Ourane, elle qui adore les petite bêtes.
Il s'approcha donc d'elle discrètement. La petite créature campée sur ces deux minuscules pattes arrière faisait mine de rien jusqu'à ce que Mjollnir se retrouve à quelques mètres d'elle. A se moment le fourreu qui paraissait inoffensif se jeta sur le grand barbare, lui arrachant un bout de sa jambière et de son mollet avec les griffes de ses pattes avant, étonnement acérées.
Mjollnir, fou de rage, saisit sa hache afin de débiter l'animal en pièces. Le coup de hache qu'il porta n'eut pour effet que d'énerver la créature, car l'arme ne rentra que très peu dans sa chair. Le fourreu en profita pour arracher une partie de l'autre mollet mettant Mjollnir au sol. Une fois Mjollnir a terre la petite bestiole se mit sur lui et commença à déchirer les muscles du décharné. Ne pouvant quasiment rien faire, Mjollnir détacha l'épée qu'il portait a la ceinture et tenta de rassembler le peu de force qu'il lui restait pour transpercer l'incroyable agresseur dans un dernier souffle. Le coup perça profondément le thorax de la créature qui tomba raide morte sur lui. Mjollnir, quand a lui, ne pouvait plus bouger, comme si son enveloppe charnelle ne répondait plus, il était tombé dans une sorte de coma éveillé. Il attendit un long moment pour retrouver l'usage de son bras afin de boire une potion.
Une fois sur pieds il reprit son exploration des lieux, bien plus méfiant. On l'avait prévenu que les lieux étaient peu surs mais il ne pensait pas tomber sur des créatures aussi coriaces.
Il continua sa route vers le sud et il retomba sur des licornes qu'il ne prit pas la peine de chasser sachant a quoi s'attendre. Le guerrier arriva sur des spectres et pour se venger du sort que lui avait réservé le fourreu il se mit à les massacrer, récupérant leurs bagues et capturant les feux follets qui émanaient de leur corps.
Cela faisait longtemps qu'il était parti déjà et il se mit sur le chemin du retour essayant d'éviter les créatures le plus possible. Mais au croisement d'un chemin il entendit des bruits étranges. il n'eu pas le temps de voir d'ou le son provenait qu'ils se retrouvait transpercé par les pattes d'une mante religieuse géante qui le souleva du sol commençant a déchiqueter son dos avec ses mandibules. Ne trouvant pas la chaire de Mjollnir à son goût, elle le balança contre un arbre. Mjollnir retomba a nouveau dans le coma et mit visiblement longtemps à reprendre ses forces car la nuit était en train de tomber.
Il reprit une potion pour pouvoir finir la route mais son corps ne lui répondait plus très bien. Les soins offerts par ces potions n'étaient pas suffisants.
Il arriva quand même jusqu'à l'orée de la foret à quelques centaines de mètres de la ville de Sherwood quand il entendit des loups hurler à la mort. Il n'eut pas le temps de prendre son souffle pour essayer d'atteindre la cité qu'une meute de loups se jeta sur lui démantelant l'armure du barbare et commençant a déchirer les chairs de Mjollnir. La scène ne dura pas longtemps ; les licornes non loin avaient attirés la meute qui laissa Mjollnir, à nouveau dans l'incapacité de bouger, étalé sur le sol.
Ourane avait envoyé sa missive à Dark Shneider, attachée à la patte d'un aigle au regard perçant. Elle espérait une réponse le lendemain. Elle sortit donc se dégourdir les jambes hors de la ville, désobéissant a la demande de son titan toujours tellement inquiet pour elle.
A peine arrivée auprès des licornes, elle aperçu les loups. Elle les chassa en invoquant un tremblement de terre. Scrutant les alentours, méfiante, elle cru reconnaître une forme étendue au sol. Elle reconnu Mjollnir immédiatement et se rua sur lui, se félicitant dans son fort intérieur de pas l'avoir écouté.
Apres avoir inauguré son tout nouveau sort de soin sur lui elle l'aida a se redresser.
Mjollnir encore affaibli pris une grande inspiration de soulagement, heureux qu'elle ne soit pas venue avec lui dans les bois.
« Merci ma petite chasseresse. Tu sait ces lieux ne sont pas surs du tout. Rentrons en ville nous seront mieux là bas ».
Ils prirent une chambre à l'auberge. Il lui raconta ses mésaventures et elle lui rapporta ce qu'elle avait écrit au grand magicien. Ourane veilla Mjollnir une bonne partie de la nuit. Un frisson lui parcouru l'échine quand elle songea que ce n'était que le début de leur quête. Le reste promettait d'être autrement plus ardu encore. Elle fit rapidement ses comptes et prépara sa liste de courses pour le lendemain. Et finalement, s'endormit ainsi, le nez sur le parchemin, épuisée.
Elle reçut dans ses songes, la bénédiction de son frère Lodaran. Elle sourit en dormant en entendant raisonner en elle les paroles du prêtre de guerre. Puis une vision furtive ; Dark Shneider lui-même. Sans jamais l'avoir vu elle su que c'était lui. Magnifique et digne, vêtu de la célèbre et unique armure du crépuscule. Ca ne pouvait être que lui. Ce beau visage si fin, ces traits doux et ce regard droit.
Le sorcier l'avait aisément contacté. Pour un magicien de sa puissance, communiquer par le biais des rêves avec une shaman était une banalité.
« Bonsoir Ourane. J'ai reçu votre missive. Je connais effectivement le remède à la malédiction de votre compagnon. Rejoignez moi tout les deux dans les bois, auprès du plus vieil ent maudit, dans deux jours. »
Sur ces mots, il disparut du songe de la jeune femme qui poursuivait paisiblement son sommeil.
Deux jours plus tard, comme demandé par le message de Dark Shneider, Mjollnir et Ourane quittèrent la cité de Sherwood. Reposés, remit quelque peu de leurs émotions, ils se sentaient fort de l'espoir de mettre fin au calvaire du barbare maudit.
Ils trouvèrent le vieil ent maudit au Sud Est du foret, dans un lieu très périlleux. Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Le grand mage apparut sans un bruit sous leurs yeux.
Mjollnir, méfiant et perplexe garda sa main sur le manche de sa hache. Le berseker n'aimait pas beaucoup les magiciens. La plupart étaient fourbes à ses yeux.
Dark Shneider posa un regard paisible sur le guerrier.
« Vous êtes courageux vous savez » leur murmura t il tranquillement.
« Sommes nous ici pour en débattre ? » rétorqua Mjollnir les dents serrées.
Ourane était sans voix. Emerveillée, comme envoûtée, par la majesté du sorcier. Elle prit doucement le bras de Mjollnir, pour lui faire comprendre qu'ils n'avaient rien à craindre de lui. Le barbare grimaça et baissa sa garde.
Dark Shneider reprit : « Mjollnir, barbare possédé, autant vous le dire tout de suite, l'âme qui a prit possession de votre corps est loin d'être rassasiée. Il vous faudra tuer davantage. Et surtout choisir avec soin les victimes dont vous servirez pour abreuver cette soif de sang. »
Ourane porta une main à son cou, sentant sous ses doigts la cicatrice laissée par l'artefact maudit, outils de sa propre malédiction, et frissonna. Les mots du sorcier lui rappelaient ce qu'elle avait ressentie sous l'emprise de GoodQ. Mjollnir écoutait sans sourciller, réalisant la véracité de cette explication.
« Je ne vois qu'une solution Mjollnir, il vous faut rejoindre la horde de maudits. »
Le Magicien leur expliqua tout en détail. L'apocalypse, les quatre cavaliers, le soulèvement de forces pour rendre au dieu des enfers ce qui lui appartenait.
Il leur confia être le quatrième cavalier, élu pour replonger le monde dans le chaos ; et leur récita quelques versets :
« Lorsque le quatrième sceau sera rompu, sept anges apparaîtront avec sept trompettes.
Lorsque la première trompette retentit, un déluge de grêle et de feu détruit un tiers de la terre.
A la deuxième trompette, le tiers des êtres vivant dans la mer sont détruits.
A la troisième, un astre tombe du ciel, éliminant un tiers des eaux de source.
A la quatrième sont détruits un tiers du soleil, de la lune et des étoiles.
A la cinquième, des nuées de sauterelles, mauvaises comme des scorpions, s'abattent sur les hommes et les torturent pendant cinq mois.
A la sixième, un tiers des hommes sont exterminés. L'imminence du châtiment final est annoncée par un ange, sans que les hommes changent leur attitude.
A la septième trompette, les éléments se déchaînent. »
Ce combat n'était pas le leur. Ourane et Mjollnir le savaient. La question du bien ou du mal ne se posait pas pour ces enfants de la Bellalliance. Neutres par rapport à ces croyances obscures, ils avaient pour habitude de ne servir que leurs propres intérêts.
Aussi, quand ce grand sorcier leur dit qu'ils devraient tuer sans compter aux cotés d'autres damnés menés par des cavaliers du mal, la seule chose qu'ils retinrent fut que c'était la seule solution pour rendre à Mjollnir sa liberté, son corps d'humain.
Le couple échangea un regard, ému, troublé, fort et décidé.
Mjollnir étreignit Ourane sans réfléchir. Elle enroula ses bras autour de son cou et se blottit contre son épaule. Elle ne concevait sa place qu'avec ses cotés. La jeune femme savait que Mjollnir n'aimait guerre l'idée de la mêler à cette bataille. Pour le rassurer elle lui rappela à l'oreille qu'elle était encore très imprégnée de sa malédiction. Le goût du sang motivait encore ses actes presque autant que ceux de Mjollnir.
Le barbare, amer, et résigné, posa sa compagne doucement sur le sol et lui tint la main délicatement avant de se tourner vers Dark Shneider, et d'accepter leur destin dans un hochement de tête fier.
« Qu'il en soit ainsi » déclara le barbare.
Le sorcier sourit et tous trois disparurent en un instant dans un souffle.
*******
Lodaran reçut le mot de son Roi.
Il lu tant bien que mal et du réprimer sa colère.
Une fois fait, Lodaran serra les dents, mécontent de ce qu'il venait de lire mais résigner à suivre son Roi jusqu'au bout.
Le Barbare froissa le papier et vint le caler sous une plaque de son armure.
"Par Krââl, Ma Soeur et Mon Ami partent en quête sans mon soutien et sans ma bénédiction. Laissons leurs instincts les guider."
Lodaran avançât alors sa main devant sa bouche, la paume en l'air et dit :
"Que les vents divins des Steppes Nordiques vous apportent la nouvelle. Emportez avec vous ma bénédiction. C'est votre destin et je serais bien lâche de vous en interdire l'accès.
Mjollnir, reviens plus fort que jamais. Tu as beau partir loin de nous, ta place dans mon coeur ne se déplace qu'avec moi. Représente fièrement ta cause et surtout prends soin de ma Soeur.
Ourane, espiègle petite soeur, accompagne ton amant au travers des dangers parmi les flammes de l'enfer et les désert sans nom. Prends soin de lui, il a besoin de toi. Reviens saine et sauve."
Lodaran souffla alors se sa paume comme pour envoyer son message au travers des plaines.
"Volez de vos propres ailes...Que Krââl vous protège !"
*******
Dans les jours qui suivirent le départ d'Ourane et Mjollnir avec le grand Dark Shneider, les choses s'enchaînèrent rapidement.
La prophétie de l'Apocalypse se réalisait. Les exécuteurs se regroupaient autour des quatre cavaliers élus par l'Archange : Le Troll Bavard, la mort ; Patanok, la famine ; GoodQ, le néant ; et Dark Shneider, la guerre.
Les plus grands meurtriers du monde s'étaient alliés. S'ajoutaient a eux quelques âmes autrefois pures qui avaient été perverties telle Caro, ensorcelée par Pr4est4b, Popples illustre marchand Marmo, ou encore Legolas, elfe amnésique, abusée par Patanok.
Attablés à un festin dans des bois mystérieux, tous mangeaient et buvaient gaiement, se préparant joyeusement aux massacres qui étaient prévus.
Sombres, au milieu des autres, Ourane et Mjollnir se tenaient cotes a cotes, leurs peaux collées comme s'ils espéraient devenir ainsi une unité plus forte. La chasseresse grignotait un cuissot de chimère, sans grande conviction alors que le Berseker buvait en observant au dessus de sa choppe ces hommes avec qui ils devraient s'associer pour tuer des innombrables innocents. Amer, les yeux détaillant les meurtriers, il reconnu certaines têtes affichées depuis longtemps sur la liste noire de la Bellalliance.
Sa jeune compagne avait senti le tressaillement de rage dégoûtée du guerrier, et lui effleura la cuisse discrètement, espérant le calmer.
Ils étaient là pour une seule chose : rassasier de sang l'âme qui hantait Mjollnir. Cette Apocalypse semblait être la seule solution. Tout le reste n'avait pas d'importance.
Au cours de ce repas, un nouveau membre apparut dans l'assemblée. Mat lui-même. Le sorcier de la Bellalliance se ralliait au Mal pour d'obscures raisons. Il s'assit à coté de Mjollnir et sourit doucement au couple surpris, sans apporter la moindre explication.
L'ambiance se détendit quelque peu, le délicieux alcool de troll aidant.
Et les plans s'affinèrent. L'auberge de Sherwood avait été vidée de ses occupants pour leur servir de base sur Boudok. Les clans furent formés, les guerriers repartis, les chefs désignés.
Charmés par le potentiel magique et charismatique de Mat, les cavaliers le déclarèrent chef de l'Armée Ténébreuse.
Quand à la Horde Maudite, il fut décrété qu'elle serait dirigée par Ourane. Les cavaliers avaient jugés, à la grande consternation de la jeune femme, que sa fougue, son insolence et sa hargne étaient les qualités requises pour un tel poste.
Le premier raid de l'Apocalypse fut prévu le surlendemain, laissant ainsi aux hommes le temps de s'échauffer les muscles et de s'organiser.
Mjollnir se blessa lors de l'entraînement, ravivant et décuplant ses blessures récentes.
A l'aube du premier jour de l'Apocalypse, Ourane n'avait pas dormi. Le corps comme chiffonné par une nuit sans sommeil, hantée de rêves éveillés, elle se leva sans un bruit.
Son titan dormait d'un sommeil perturbé. Cette quête lui pesait. Son goût pour le sang ne le rassurait pas. Il faisait bien plus que bonne figure la journée, s'exerçant avec les autres et gardant ses angoisses pour lui. Mais la nuit venue, dans l'intimité de leur chambre d'auberge, désinhibé par son sommeil, son anxiété devenait palpable pour Ourane. Elle qui s'endormait toujours avant lui, comme une bienheureuse dans ses bras, était fréquemment réveillée par la pression soudainement surprotectrice de son étreinte. En dormant, Mjollnir la serrait plus fort contre lui, et ces derniers jours il avait, a plusieurs reprises, manqué de lui faire mal. A chaque fois, elle se faufilait hors de l'enceinte du barbare et le caressait doucement pour l'apaiser dans ses rêves.
Elle s'extirpa du lit tel un félin et se prépara a la bataille. Son statut de chef lui avait donné davantage d'assurance et de détermination. Le sang devait couler a flot.
La jeune femme s'était fermée à tout sentiment pour leurs futures victimes. Des inconnus, des clients de l'Agence et peut être même des amis périraient sous les coups de sa horde.
Le regard errant dans le vide, dur et froid, elle s'équipa silencieusement et quitta la chambre après avoir tendrement jeté un dernier regard a la silhouette endormie de son barbare. Elle lui avait laissé un petit mot pour lui dire qu'elle le devançait, et sourit en l'imaginant en train de le déchiffrer.
Comme prévu, la journée fut très sanglante.
L'Armée, la Horde et les cavaliers fondirent sur Watergate, au Nord Ouest de Boudok, la ou il savaient qu'ils trouveraient des Solms et des Marmos spécialisés dans l'élevage de vers mangeurs. Arriver a cet endroit reculé avait été difficile tant la contrée était périlleuse.
La cueillette de têtes fut décevante aux alentours de Watergate. Quelques rares éleveurs s'étaient aventurés hors de l'auberge se croyant à l'abri. Ourane frappa même mortellement un ancien camarade de chasse, Magik Carpe, qu'elle avait rencontré sur le territoire des dragons rouges, sur Kédoc.
Imboro, le chef des Marmos fut repéré et traqué mais il se plongea dans le labyrinthe où les troupes de l'Apocalypse ne purent le retrouver.
Enragés, les exécuteurs traversèrent la contrée jusque Vulcano, la ville de force bâtie dans la lave incandescente.
La faction d'élite des Ankh Morpok venait le jour même de s'y installer. Ils comptaient sur le calme de la région, désertée par les hommes, pour s'entraîner en sûreté. Malgré leur tentative courageuse de défense, ils furent décimés en a peine quelques heures.
Organisés, sauvages et sans pitié, les guerriers et les mages de l'Apocalypse n'en firent qu'une bouchée. Ainsi que tous ceux qui se trouvaient également dans cette région aride. Des membres des SWAT, des Solms.
Sans aucune distinction, le mal frappait implacablement toute âme qui vivait.
A peine le carnage fini près du volcan, qu'un message d'un de leurs informateurs leur parvint. Imboro avait attrapé une patte de l'oiseau dragon et s'était envolé, directement depuis le labyrinthe de Boudok vers les terres de Kédoc.
Sans hésiter, la moitié des exécuteurs partirent à ses trousses, Ourane, Le Troll Bavard et Patanock en tête.
Le fourbe n'avait de cesse de leur glisser entre les doigts. Le sorcier malicieux vint même les attaquer par surprise alors qu'ils mettaient en place leur plan pour l'abattre.
Fous de rage, Ourane et ses hommes ratissèrent le pays de l'Ouest jusqu'à l'Est sans oublier un seul recoin et tuèrent avec barbarie tout ce qui se trouvait devant leur passage. Les Kédokiens périrent ainsi sans l'ombre d'une possibilité de fuites, les uns après les autres, dans l'horreur et les cris. Les hurlements des victimes ne faisaient qu'attiser la hargne des tueurs, exacerber leur violence.
Rien n'y fit. Imboro ne fut pas trouvé, et la mort de ces dizaines de pauvres âmes innocentes n'apaisait nullement la furie des troupes de l'Apocalypse.
Les cavaliers ordonnèrent donc le repli ; et Ourane, reprenant peu à peu ses esprits après cette folie meurtrière, prit une chambre à Biceps City.
La jeune femme s'assit sur le rebord du lit, le regard perdu dans le vide, les cheveux en bataille lui tombant devant les yeux. Les images de la journée repassaient dans son esprit. Chaque être tué, chaque tête coupée, chaque goutte de sang versé.
Soudainement prise de nausée, elle eu juste le temps de se pencher pour attraper le pot de chambre rangé sous le lit, et de vomir sa prise de conscience.
Ourane s'essuya la bouche d'un revers de la main et s'effondra sur le lit, épuisée. Mjollnir la rejoindrait bientôt.
Mjollnir, qui se reposait pour retrouver l'usage de tout son corps, vit un message sur la table de sa chambre à l'auberge de Sherwood. Il apprit par ce message, qu'il mit longtemps à déchiffrer, qu' Ourane était partie sur Kédoc et qu'elle était en chasse. Une fois le message compris, il se précipita dans une banque pour retirer de l'or, et alla jusqu'au premier herboriste du coin pour prendre un stock de potions, histoire de voir venir.
Il prit alors le dragon pour aller sur Kédoc. Le voyage fut bref mais il eu le temps de réfléchir... Déjà il souhaitait que le dragon aille plus vite pour retrouver Ourane avant qu'il ne lui arrive quelque chose. Puis il commença à songer à cette histoire de meurtres... Il allait devoir nourrir cet être qui l'habitait et pour ce faire il aurait à tuer de nombreuses personnes. Non pas que le fait de tuer le dérangeait le moins du monde, mais le fait de tuer sans raison peut être davantage. Les personnes qui allaient mourir sous ses coups étaient pour lui des inconnus, peut être des personnes qui mériteraient de mourir mais certainement d'autres dont ça ne serait pas le cas...
Il songeait à ses amis qu'il allait croiser maculé du sang des aventuriers Silveriens ; à la façon dont ils allaient réagir le voyant ainsi. Il pensait a ceux qui allaient mourir pour lui rendre son corps, se demandant s'ils méritaient le sort qu'ils allaient subir.
Il était perplexe tout le voyage. Il se rongeait les sangs pour Ourane, peut être en danger sur Kédoc.
Il se demandait aussi ce qu'il allait leur arriver une fois que cela serait fini. Il craignait ce moment où il allait redevenir humain. Le sacrifice valait le coup.... il le fallait.
Arrivé enfin sur Kédoc il se dirigea vers biceps city où Ourane avait dit qu'elle l'attendrait à l'auberge. En chemin il croisa quelques guerriers plus ou moins aguerris...
Le premier avait tranquillement disposé un campement. Mjollnir le regarda dormir un long moment, réfléchissant à ce qu'il allait lui faire. Il se dit qu'il fallait y aller. Cet homme tranquillement endormi ici allait être le commencement d'une longue nuit pour le barbare.
Le goût du sang l'attirait. Il sortit une de ses potions qui était sensée le rendre plus fort, qu'un mage lui avait vendu sur Boudok. Il la bu et il se rendit vite compte que sa hache devenait très légère, sa manipulation en était grandement facilitée.
Ses yeux commençaient à fixer sa cible avec de plus en plus d'attention, jusqu'au moment où il se rua sur lui laissant sa hache, tête vers le bas traîner derrière lui. Le coup porté fut d'une rare violence, la hache venant rompre les cotes de cet homme endormi. Le sang coula a flot éclaboussant le corps de Mjollnir. Il esquissa un léger sourire, levant la tête et cherchant déjà une nouvelle proie du regard, tel un grand prédateur affamé...
Jusqu'a Biceps city Mjollnir croisa de nombreux campements, laissant derrière lui des lieux sinistrés, le sang recouvrant les tentes des aventuriers qui dormaient dans la plaine...
Il rentra dans l'auberge, maculé de sang, et y retrouva Ourane.
Le lendemain Ourane et Mjollnir partirent tôt à la chasse, tout les deux ne prenant pas part au raid menés par les cavaliers. Ils partirent ensemble à la recherche de proies, écumant les terres de Kédoc de fond en comble. Ils restèrent à portée de vue l'un l'autre pour couvrir plus amplement la zone et que la marche moins longue.
Le couple avançant ainsi dans la plaine, terrassait tout ce qui se trouvait sur son passage. Ourane engloutissait les corps sous des raz de marée et Mjollnir débitait les aventureux à grands coups de hache.
Ces massacres durèrent une semaine, les plaines de Kédoc étaient jonchées des cadavres des manants peu prudents qui dormaient encore à la belle étoile.
Ourane et Mjollnir terrassaient tout ce qu'ils pouvaient massacrer dans une frénésie immense, jour après jour, nuit après nuit, avec une ardeur différente de celle des autres exécuteurs de l'Apocalypse, qu'ils retrouvaient au quartier général.
Lors de l'attaque d'un aventurier isolé quelque chose d'étrange se produisit.
Mjollnir après avoir donné un coup de hache dont la violence fracassa le crâne du jeune homme, perdit connaissance et vit un voile noir tomber sur ses yeux.
Une voix commença a résonner dans sa tête.
« Mjollnir .. »
Le barbare savait a qui il avait affaire et encore aveuglé par les tueries qu'il venait d'accomplir pour elle, il répondit d'un ton rageur
« N'en as tu pas assez ? Tu veux que je continue à massacrer des vies en ton nom, c'est ça ? »
Mjollnir reprit ses esprits et poursuivit, plus calme
« Ces âmes n'étaient pas dignes pour toi ? Le sang n'a t'il pas suffisamment coulé ? Que me veux tu à la fin ? Tu veux faire de moi un véritable meurtrier ? »
La voix reprit, satisfaite :
« Je suis content de ton travail. Tu m'impressionnes. Je ne pensais pas qu'un barbare de ton espèce pourrait faire preuve d'autant de dévouement et de rage. Te voir tuer ces aventuriers m'a apporté un grand plaisir et je te suis redevable pour cela »
Mjollnir ne contenait plus sa rage
« Redevable ? Et que vas tu m'offrir pour tout ça ? Tu vas me rendre ma liberté ? »
La voix se fit encore plus calme
« Oui. Mjollnir tu seras bientôt libre. Ta rage et ton ardeur au combat ont été ton salut. Tu as massacré de nombreuses personnes pour moi et je t'en remercie.»
Le berseker ouvrit les yeux et vit la plaine de Kédoc déserte. Seul un guerrier un peu frêle se tenait devant lui.
« Mjollnir c'est moi, le sang que tu m'as donné m'a rendu ma forme humaine. Maintenant tu peux te débarrasser définitivement de moi »
Le barbare regarda le guerrier d'un air menaçant. Il allait enfin pouvoir le faire payer pour ce qu'il avait enduré. Il hésita un instant se demandant s'il ne valait mieux pas lui laisser la vie mais il repensa au sombres moments qu'il eu a passer en sa compagnie et a ce qu'avait du supporter Ourane par sa faute.
Il serra le manche de sa hache de toutes ces forces et la rage qu'il avait accumulée envers cet être se libéra sur le coup qu'il lui assena.
Le guerrier tomba, le sourire aux lèvres, et Mjollnir s'écroula à son tour, inconscient.
Ourane agenouillée aux cotés de Mjollnir. Elle serrait la tête du guerrier contre sa poitrine tendrement, tentant tant bien que mal de le ramener a lui.
Le regard embrumé de larmes inquiètes, elle cru voir quelque chose changer sur Mjollnir. Elle s'essuya le visage avec hâte. La peau de son compagnon était en train de recouvrir a nouveau son corps. Elle quittait sa couleur grise pour reprendre un aspect humain. Le visage de Mjollnir se teintait et s'affinait également.
Le regard de la Chasseresse s'agrandit de surprise. Une force magique redonnait la vie au barbare. Sous les doigts caressant de la jeune femme, la peau commençait déjà à dégager de la chaleur, les muscles se regonflaient, le sang remplissait a nouveau les veines du guerrier maudit.
Ourane parcouru de ses doigts le visage évanoui de Mjollnir. Elle ne le reconnaissait pas. Ces traits la, elle qui l'avait connu en décharné, elle ne s'en souvenaient pas. Ses cheveux, plus longs, plus épais, son corps plus massif, brut, musclé, humain. tellement humain.
Mjollnir rouvrit les yeux, une douleur atroce se faisait ressentir dans tout son corps. Il se roula au sol tellement le mal le rongeait. Tous ses muscles étaient endoloris.
Ourane n'osait sourire, interloquée, perdue d'avoir été témoin de cette métamorphose tant attendue. Il soufrait atrocement. La chasseresse reprit ses esprits et lui prodigua des soins.
« Mjollnir c'est bien toi ? » lui murmura t-elle à l'oreille, les larmes lui coulant a nouveau le long de ses joues.
Pour toute réponse, le guerrier réincarné sourit faiblement, et prit la jeune femme dans ses bras, la serrant fortement contre lui. Il regarda une de ses mains, rose, charnue, forte, humaine. Il sourit de plus belle le regard lumineux. Et caressa tendrement les cheveux ébouriffés de sa petite chasseresse blottie contre lui.
« Oui Ourane, c'est bien moi. enfin. »